Winnie Mandela d'Afrique du Sud, Louisa Ighilahriz d'Algérie, Mme Zakia, la Palestinienne et Mme Claude Mangin de France pour ne citer qu'elles ont réaffirmé, hier à Alger leur détermination «à œuvrer pour une solidarité agissante» en direction de la femme sahraouie. Quelle soit en exil, dans les camps de réfugiés sahraouis, dans les territoires libérés de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) ou dans les territoires encore sous occupation marocaine. Présente à cette occasion, une délégation de militantes sahraouies des droits de l'homme, dont Soultana Khaya, l'étudiante qui a perdu un œil. Elle déclarera à ce propos : «La perte de mon œil du fait de la répression marocaine est en loin d'égaler les souffrances qu'endure mon peuple dans les territoires occupés par le Maroc». Et d'ajouter que «l'occupant marocain peut pour tout nous arracher, sauf la justesse de notre cause dans nos cœurs et nos esprits et pour laquelle mon peuple ne cessera de revendiquer l'application de notre droit à l'autodétermination». Des propos tenus, hier, lors de la rencontre sur «le rôle de la femme dans la résistance» où des femmes algériennes et étrangères, parlementaires, politiques, militantes des droits de l'homme, du monde de la culture et des diplomates ainsi q'une délégation de la RASD avec l'Union nationale des femmes sahraouies, élargie aux militantes sahraouis des droits de l'homme venant des territoires encore sous occupation marocaine, étaient présentes. Venues de Namibie, d'Angleterre, du Chili, de Cuba, de Colombie, du Venezuela, du Mexique, ces femmes ont réitéré «leur soutien indéfectible» aux femmes militantes des territoires sahraouis occupés, lesquelles subissent au quotidien l'oppression et la répression. L'indépendance du Sahara Occidental reste l'objectif principal autour duquel s'articule la lutte de la femme sahraouie, indissociable du combat de son peuple depuis 1975, date de l'invasion militaire marocaine des territoires sahraouis. Pour sa part, Winnie Mandela a soutenu dans son allocution, hier, que «l'apartheid et le colonialisme ont le même visage», citant la période ou l'apartheid était érigé en système en Afrique du Sud, l'occupation par le Maroc du Sahara Occidental ainsi que celle par Israël de la Palestine. Indiquant plus loin dans son intervention que «le temps de la décolonisation du Sahara Occidental a sonné, Winnie Mandela souligne que «la décolonisation du dernier territoire en Afrique doit se traduire par l'application effective du droit international». Pour sa part, une Palestinienne qui a passé 15 ans dans les geôles israéliennes et privée des ses enfants depuis 1983 du fait de l'exil, s'adressant à l'assistance, a évoqué la répression israélienne. Et de lancer à l'adresse de la femme sahraouie que «la justesse de votre cause mènera au triomphe de votre combat». Et d'exprimer son mécontentement en constatant «le silence de pays arabes quant au combat du peuple sahraoui» et de s'indigner «de voir le Maroc, un pays arabe, occupé le Sahara Occidental», indiquera Mme Sakina. Ces propos résonnaient dans la grande salle où l'ensemble des femmes présentes scandaient «vive la Palestine » et «pas d'alternative au droit d'autodétermination sahraoui». Par ailleurs, l'intervention de Mme Fatima El-Mehdi, responsable de l'Union nationale des femmes sahraouies, a porté sur le dernier discours du roi Mohammed VI qui démontre «l'absence de bonne foi de la part des autorités marocaines» dans le processus de négociations entre le Front Polisario et Rabat sous les auspices onusiens en la personne de Christopher Ross. Mohammed VI en déclarant que «toute idée de référendum est définitivement écartée» a, selon Mme Fatima El-Mahdi piétine le droit international et porte un coup dur aux efforts consentis par l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, Christopher Ross». Et de relever que «les propos du roi du Maroc ne changent rien à la nature du conflit». Les femmes présentes à cette rencontre sortiront avec des recommandations dont la principale à l'adresse aux Nations unies l'appelant à œuvrer d'une manière « effective à l'application de la légalité internationale dans la décolonisation du Sahara Occidental».