, A quelques mois de l'élection présidentielle au Rwanda, aucun des trois mouvements d'opposition n'a la garantie de pouvoir participer au futur scrutin du mois d'août prochain. Jeudi 25 mars 2010, l'opposante Victoire Ingabiré a été à nouveau convoquée et interrogée par la police. Au début du mois de février l'ONG américaine de défense des droits humains, HRW, avait dénoncé des «actes graves d'intimidation» contre l'opposition. Le Parti démocrate vert, qui regroupe notamment des dissidents du FPR (Front patriotique rwandais) le parti au pouvoir, n'a pas encore réussi à obtenir son agrément, même chose pour les Forces démocratiques unifiées. Quant au Parti socialiste Imberakuri qui bénéficiait d'une existence légale, il a récemment été l'objet d'une manœuvre qui a permis de limoger son président. Mais la majorité des membres étant restés solidaires, certaines sources indiquent que le mouvement pourrait être dissous par les autorités. Ces derniers mois les opposants sont sans cesse confrontés à des menaces et à toutes sortes d'obstacles qui les empêchent de mener des activités politiques, pourtant autorisées et prévues par la constitution rwandaise. En décembre dernier, Bernard Ntaganda, le leader du parti socialiste, a été convoqué par le Sénat qui l'accuse de «révisionnisme et d'idéologie génocidaire». L'affaire est toujours en l'examen. Victoire Ingabire, des FDU, fait elle aussi l'objet d'une enquête de police pour les mêmes accusations. Pour les partis d'opposition, c'est la quadrature du cercle. Le gouvernement prend prétexte de ces enquêtes pour refuser la tenue de congrès constitutifs, procédure obligatoire afin que que les partis soient agréés et puissent présenter des candidats au futur scrutin. Le gouvernement contrôle déjà étroitement l'espace politique note Human rights watch. L'organisation de défense des droits humains estime que «la multiplication des attaques contre les partis d'opposition ne présage rien de bon pour l'élection présidentielle d'août prochain».