, La Maison des syndicats sise à la Glacière abrite depuis, hier, le congrès de la Ligue algérienne des droits de l'homme (LADDH) qui a vu la participation de 154 délégués. A cette rencontre de 2 jours, étaient présents des représentants des ambassades de Suède, du Canada, de France et d'Espagne, un représentant du réseau euro-méditerranéen et Karim Tabou du FFS. Au programme, 3 conférences ouvertes au public sont inscrites sur: «La levée de l'état d'urgence : une urgence nationale», «Pour un Maghreb des droits de l'homme» et «Les droits économiques, sociaux et culturels en débat». Lors de la cérémonie d'ouverture, Me Bouchachi, le président sortant de la ligue a brossée un tableau sur la situation générale des droits de l'homme en Algérie. Il souligne en substance : «Les droits de l'homme ont été marqués en Algérie par la décennie noire des années 1990 engendrant 20 000 victimes après l'arrêt du processus électoral et la proclamation de l'état d'urgence en février 2002, dont la levée est une urgence nationale, sert à protéger les intérêts de l'Etat et à maintenir le règne actuel». Me Bouchachi porte à la connaissance des présents, l'interdiction des pouvoirs publics de la tenue du congrès et pour lequel la salle du Centre familial de la coopérative de construction de Zéralda pour la tenue de ses travaux a été refusée. «La liberté d'expression et d'information a été confisquée dès 1990, précise le conférencier, l'association SOS des familles des disparus n'a pas eu d'agrément, pis encore la loi sur la réconciliation nationale bannit une partie de l'histoire douloureuse de l'Algérie». Aux familles des disparus, répertoriés au nombre de 10 000, l'Etat leur demande de tourner la page, précise Me Bouchachi qui considère que «nous avons la responsabilité de lire cette page et de connaître la vérité avant de la tourner». Nonobstant que la torture est proscrite dans la législation algérienne, la LADDH précise qu'elle reçoit des requêtes dans ce sens. Sur le registre socioéconomique, Me Bouchachi soutient que «l'Algérie a une rente pétrolière mais le peuple est pauvre, le pouvoir d'achat des citoyens est faible et la couche moyenne est en voie de disparation. L'Algérie occupe la 111e place parmi les Etats où il existe la corruption». «Les syndicat sont un acquis des droits de l'homme qu'il faudrait sauvegarder alors que le mouvement de l'éducation a connu des intimidations d'évocation», précise le conférencier qui met en avant les droits politiques et socioéconomiques. Me Ali Yahia Abdenour, président d'honneur de la ligue qui a été ovationné par les présents appuie «les militants des droits de l'homme sont debout face à l'Etat. Le système doit laisser la place à la justice, aux droits de l'homme et à la démocratie, tout en dénonçant l'interdiction de la tenue du congrès. Par ailleurs, le représentant tunisien de la fédération des droits de l'homme a porté à la connaissance des congressistes que dans 10 jours est prévu le congrès de la fédération. Quant à Karim Tabou du FFS, il a réitéré son soutien indéfectible au combat des droits de l'homme tout en dénonçant les complots ourdis qui consistent à normaliser la société. En marge des travaux, une conférence de presse a été organisé où Me Aïssa Rahmoune a souligné que «Me Zehouane a raté l'occasion de se taire». La deuxième journée est réservé à rendre publiques les résolutions des ateliers et à l'adoption des statuts ainsi que à l'élection des instances de la LADDH.