Avec la participation de représentations syndicales issues des pays du Maghreb, que sont la Tunisie, le Maroc et la Mauritanie, en plus du Sénégal, les travaux du premier colloque syndical maghrébin ont commencé hier à Alger sous l'égide de l'intersyndicale autonome de la Fonction publique. Lors de son intervention pendant les travaux de ce forum syndical maghrébin, le président d'honneur de la Ligue algérienne des droits de l'homme (LADDH), maître Ali Yahia Abdennour, a loué cette initiative, tout en signifiant que l'unité concernant la lutte syndicale doit commencer d'abord à l'intérieur du pays. Et tout en déclarant que la naissance de la Confédération des syndicats algérienne (CSA) reste un exemple très édifiant dans ce contexte, le défenseur des droits de l'homme précisera que «l'unité syndicale est une condition majeure pour se libérer». C'est dans le même ordre d'idées que s'est exprimé maître Bouchachi, actuel président de la LADDH, tout en déplorant la quasi inexistence d'un espace pour les réunions des associations, des organisations et des syndicats depuis la fermeture de la maison des syndicats, survenue mercredi, ce que maître Bouchachi trouve très malheureux. Tout en réitérant l'appel à l'union entre les syndicats et les forces actives de la société civile, le président de la LADDH déclare que la lutte dans laquelle s'inscrivent actuellement les syndicats algériens est considérée comme le combat de l'avant-garde auprès de son organisation. Avant que ne se succèdent à la prise de parole des représentants du forum social mondial (France et Italie) et quelques invités. A l'instar de la représentante de l'organisation SOS disparus. Lors de ce colloque organisé par l'intersyndicale autonome de la fonction publique, représentée conjointement par le Snapap, le CLA, le Satef, le Cnapest et le Cnes, les organisateurs ont présenté le dossier de l'assassinat du leader syndical tunisien Ferhat Hachad dont l'auteur vient de reconnaître le crime. Libertés syndicales et impact de la crise économique à l'ordre du jour Il y a lieu de signaler que les travaux de ce forum syndical maghrébin ont permis aux syndicalistes des pays du Maghreb d'aborder pendant la première journée des travaux qui s'est déroulée hier deux thèmes relatifs à la lutte syndicale. A commencer par le thème des «libertés syndicales», un principe proclamé en 1919 par l'Organisation internationale du travail (OIT), ainsi que le thème de «l'impact de la crise économique mondiale sur la région maghrébine», où le cas de l'Algérie a été mis en exergue, avec l'augmentation de tous les produits de consommation, l'annulation des crédits à la consommation, la généralisation de l'emploi précaire, la restriction de toutes les libertés et matraquage de toutes les luttes, et enfin la remise en cause des acquis déjà existants, comme la retraite et le droit de grève. Alors que le deuxième jour des travaux du forum, prévue pour ce samedi, passera en revue le troisième thème prévu dans le programme et qui concernera «le rôle des mouvements syndicaux dans le soutien à la société civile et les mouvements sociaux pour l'instauration de la démocratie». Par ailleurs, il reste à signaler la désapprobation de tous les syndicalistes rencontrés sur place quant à la décision des autorités qui ont ordonné la fermeture de la salle de la maison des syndicats sise à la Glacière, qui devait contenir ce forum. Une manifestation transférée vers les locaux du siège national du parti des forces socialistes (FFS) à Alger.