La décision d'extradition de l'ex-magnat algérien Rafik Abdelmouméne Khalifa a été reportée au 30 avril prochain répondant à la demande du ministre britannique de l'Intérieur, Alan Johnson. Selon un porte-parole du ministère britannique de l'Intérieur cité hier par l'agence Algérie Presse Service (APS), M. Johnson a demandé un délai supplémentaire pour l'examen de cette affaire, justifiant ce nouveau report par la «complexité du dossier». C'est le quatrième report, puisque M. Johnson devait initialement rendre sa validation ou non de l'extradition avant le 24 octobre dernier, mais il a obtenu un report à quatre reprises en incluant celui qui porte la nouvelle date butoir du 30 avril. Aucun motif quant aux raisons de ce nouveau report n'a été avancé sauf la «complexité du dossier». Dans une déclaration récente à la presse, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Belaïz, a déclaré que le ministère britannique de l'Intérieur allait se prononcer sur l'extradition de Khelifa le 31 mars, précisant, toutefois, que la décision pourrait faire l'objet d'appel. Le tribunal britannique de Westminster, rappelle-t-on, avait autorisé en juin dernier l'extradition vers l'Algérie, de l'ancien golden boy et de le remettre aux autorités judiciaires algériennes. Le juge Timothy Workman,qui s'occupe du dossier avait estimé que l'extradition de Khalifa «ne contrevenait pas à la Convention internationale des droits de l'homme. Le ministère britannique de la Justice avait indiqué, pour sa part que la décision d'extradition a été prise suite à une série de procédures qui ont abouti à l'annonce de l'acceptation, en la forme, de la demande algérienne et à l'examen de l'objet de la demande, ainsi que la vérification des pièces à conviction. La demande algérienne pour l'extradition de Khelifa est basée sur des documents relatifs à la falsification de l'hypothèque de la villa familiale et d'un local commercial jusqu'à la constitution du groupe Khalifa. La France a également déposé une demande d'extradition auprès de Londres mais son examen a été ajourné, en attendant une décision définitive sur la demande algérienne qui prévaut sur celle de Paris. Le parquet de Nanterre avait ouvert en fin 2003, faut-t-il le rappeler, une information judiciaire pour «abus de confiance, banqueroute par détournement d'actifs, banqueroute par dissimulation de comptabilité, blanchiment en bande organisée». Rafik Khalifa a été arrêté le 27 mars 2007 en Grande- Bretagne après qu'un tribunal de grande instance à Paris ait lancé un mandat d'arrêt européen contre lui. La justice française avait aussi ouvert, à la fin de l'année 2003, une information judiciaire contre lui pour «abus de confiance, banqueroute par détournement d'actifs, banqueroute par dissimulation de comptabilité, blanchiment en bande organisée». Khalifa a été jugé par le tribunal criminel de Blida et condamné en mars 2007 par contumace à la réclusion à perpétuité pour faillite frauduleuse, association de malfaiteurs, vol qualifié, détournement de fonds, faux et usage de faux. Acculé, endetté, Rafik Khalifa s'est réfugié à Londres pour fuir la justice algérienne. Parmi les autres chefs d'inculpation retenus contre lui, figurent également les cas de vols survenus au niveau des différentes agences d'El Khalifa Bank sur ordre de l'accusé lui-même, la gestion anarchique et la négligence ayant marqué les transferts de devises sous couvert de diverses transactions qui étaient en réalité des détournements en réalité, selon la liste des chefs d'accusation, des détournements organisés.