Le système licence-master-doctorat (LMD) en est le meilleur exemple. Depuis son instauration, il y a plusieurs années, il reste malheureusement méconnu chez la plupart des futurs bacheliers et leurs parents. Malgré les nombreux avantages de ce système, vis-à-vis de l'ancien, beaucoup reste à faire surtout pour imposer les diplômes issus du LMD dans le monde du travail, d'autant plus qu'il remplacera, à l'horizon 2012, les licences classiques. Entre perspectives et contraintes, quels en sont les véritables enjeux ? Avant de répondre à cette question, il convient de présenter ce système qui est, notons-le, le cheval de bataille du secteur de l'enseignement supérieur. La réforme LMD, selon le discours officiel, s'engage à l'application d'un ensemble de mesures «révolutionnaires» dans le système classique de l'enseignement supérieur. Le but de cette manœuvre est la mise aux standards mondiaux des diplômes algériens. Pour cela, le département de Harraoubia s'est attelé, depuis plusieurs années, à mettre en place toute une architecture basée, essentiellement, sur trois grades, à savoir : licence, master et doctorat. Contrairement au système dit classique, le LMD s'appuie sur une organisation des enseignements en semestres, en unités d'enseignement et la mise en œuvre de crédits dans les universités du monde entier. Quant aux principaux objectifs de ce système, selon les responsables de la mise en place du système, ils se résume principalement dans «l'intégration, en tant que de besoin, des approches pluridisciplinaires et la facilitation de l'amélioration de la qualité pédagogique de l'étudiant, l'encouragement à la mobilité, l'accroissement de l'attractivité des formations algériennes à l'extérieur du pays et la possibilité de la prise en compte de la validation des périodes de formation, notamment dans des universités étrangères». Pour mettre en avant l'importance des reformes LMD, le ministre de l'Enseignement supérieur n'a jamais raté l'occasion pour vanter les mérites de cette politique. lors de ses nombreuses sorties médiatiques, le ministre a, à maintes reprises, fait savoir que le basculement progressif au LMD n'est pas «une mode, c'est une exigence des temps modernes (…) En optant pour le système LMD, l'Algérie a adapté cette institution à l'universel». Mais il reste beaucoup à faire… Malgré ce discours «rassurant» pour les générations à venir, l'enseignement supérieur semble être pris de court. Soit par négligence, soit par manque de temps, les pouvoirs publics n'ont pas préparé le terrain pour son application, notamment, dans le secteur économique. Les nouveaux diplômés issus du système LMD se retrouvent, à présent, face à un vrai dilemme. «En postulant pour un emploi dans des sociétés, on nous demande toujours si on est licencié LMD ou bien classique. Dès qu'ils se rendent compte qu'on est issu du cycle de trois ans, on nous ferme la porte au nez», nous dira une diplômée cycle LMD en commerce. La solution à ce problème ne tardera pas à voir le jour : à l'horizon 2012, aucune alternative ne sera laissée aux opérateurs économiques, et ce, dans la mesure où ce système remplacera la licence classique. Une étudiante, de la même branche, nous déclare que «contrairement à ce qu'on nous a promis au début de notre cursus, le passage au master se fait sous conditions. Si toutefois on veut accéder au cycle supérieur, une moyenne minimale est exigée» a-t-elle dit. Ainsi, malgré les nombreuses perspectives offertes aux étudiants à travers ce nouveau système, beaucoup reste à faire pour qu'il puisse atteindre les objectives escomptés par le département de l'enseignement supérieur.