Un projet de décret exécutif adopté, mardi, en Conseil de gouvernement, lui a été entièrement consacré. Sous la houlette de son nouveau chef, M.Ahmed Ouyahia, le gouvernement est prié de mettre les bouchées doubles pour rattraper le temps perdu. Le secteur de la recherche scientifique est vivement sollicité. Le système LMD (licence, master, doctorat) est concerné au premier chef. Fustigé par les uns et porté au pinacle par ceux qui ont décidé de l'instituer au sein du système universitaire algérien, fera-t-il enfin l'unanimité à l'intérieur de la communauté universitaire? Connaîtra-t-il un nouveau départ avec ce nouveau projet de décret exécutif qui a été adopté en Conseil de gouvernement, mardi dernier? Invitée de la Chaîne III, Mme Rafika Kesri, recteur de l'université de Boumerdès et présidente de la conférence des universités du Centre, a insisté sur la nécessité de «mobiliser la communauté universitaire autour de ce projet». Les rumeurs colportées autour du système LMD font état qu'il ne serait appliqué qu'en France et en Algérie. «Je m'inscris en faux contre de telles informations», a rétorqué Mme Rafika Kesri. «Il est appliqué depuis 2003-2004 au Maroc et depuis 2006-2007 en Tunisie», a tenu à souligner l'invitée de la Chaîne III. Et comme pour mettre l'accent sur la mondialisation d'un tel système, le recteur de l'université de Boumerdès a tenu à préciser qu'il a même été adopté par les Chinois. L'Algérie ne pourrait donc rester en marge de cette mondialisation. La présidente de la conférence des universités du Centre a fait en outre savoir que le système LMD (licence-master-doctorat) qui est entré dans la quatrième année de son application, compte pas moins de 150.000 inscrits, ce qui représente 20% de la population estudiantine concernée par cette nouveauté. Des établissements universitaires à travers l'ensemble du territoire national l'ont mis en route. On est bien loin des résultats escomptés. L'université de Béjaïa qui figure parmi les universités pilotes, ne l'applique qu'à 38%. Suivent les centres universitaires de Blida et Chlef. Mme Rafika Kesri lance un appel pour encourager l'intensification et la sensibilisation de son application. Convaincue que le système LMD est celui qui est le plus approprié, elle loue ses avantages, sa modernité mais aussi sa reconnaissance internationale. Elle dénonce le moule de l'ancien système qui était doté d'une douzaine de diplômes et leur manque de lisibilité. «Que représente un Deua aux yeux des Autrichiens?», lance à qui veut l'entendre le recteur de l'université de Boumerdès. Le système LMD aura donc pour vocation de rendre plus lisible mais surtout de faire reconnaître les diplômes algériens. Munis d'un master ou d'un doctorat, les étudiants algériens diplômés des universités algériennes pourront s'inscrire sans mal en Europe et même à travers le monde. Ce système pourra aussi rapprocher l'université de l'entreprise et rendra les nouveaux diplômés rapidement opérationnels. Selon l'invité de la Chaîne III, l'application graduelle mais lente du système LMD est due surtout aux réticences ainsi qu'aux retards qu'auraient pris les sciences sociales et humaines quant à l'adhésion à ce projet. Les nouvelles technologies de l'information et de la communication sont les disciplines qui ont le vent en poupe. Elles remportent l'adhésion de pratiquement toutes les universités. Le boom que connaît l'Algérie dans ces métiers est prometteur d'embauches. Il faudrait mettre le paquet pour cela, notamment les travaux pratiques qui sont considérés comme le parent pauvre du secteur de la recherche. Dix milliards de centimes ont été alloués à chaque université en 2006 dans cette perspective, a fait savoir Mme Rafika Kesri. Le système LMD aura sans doute besoin de beaucoup plus que cela pour s'imposer de façon généralisée.