La réunion des chefs d'état-major de la Libye, Mali, Tchad, Burkina Faso, Niger, Mauritanie et Algérie intervient en réponse aux engagements politiques pris lors de la rencontre tenue à Alger, à la mi-mars, par les ministres des Affaires étrangères de ces pays. Cette rencontre s'articulera autour de la lutte contre le terrorisme transnational, la criminalité organisée et les phénomènes connexes sur la base d'échanges d'analyses et d'informations, et de l'évaluation de la lutte antiterroriste dans chacun des pays et sa projection sur la région sahélo-sahélienne. Le général de corps d'armée algérien Gaïd Salah a indiqué, dans son allocution d'ouverture de la rencontre, que cette dernière est «une opportunité d'échanger les analyses sur ces menaces qui, faute d'actions collectives et synchrones pour les dissuader et les éliminer, ouvriraient la porte aux interventions étrangères», avant de soutenir que cette réunion vise à coordonner la lutte autour des questions susmentionnées, et ce, en vu de «permettre à nos autorités politiques respectives de se consacrer aux tâches de développement économique et social au bénéfice de nos peuples». Des propos traduisant les recommandations retenues lors de la rencontre d'Alger des ministres des Affaires étrangères des pays de la région du Sahel, dont certains points et chapitres portent sur la coopération militaire de ces pays sur les thèmes précités. Pour rappel, la rencontre d'Alger des ministres des Affaires étrangères a abouti à pas moins de 16 recommandations, dont la réunion des chefs d'état-major, traduit la portée de certaines recommandations. Cela étant, la concertation des sept chefs d'état-major des pays concernés sur la situation sécuritaire et la lutte antiterroriste permettra une plus grande traduction des mesures prises pour rendre plus opérationnel le conseil des chefs d'état-major issu de la réunion de Tamanrasset. Ce qui confortera davantage l'importance et la perspicacité de ce mécanisme dans la lutte contre le terrorisme, une menace interpellant en premier lieu les pays ayant des frontières communes dans cette région. La primauté du principe de la responsabilité des Etats de la région et leur appropriation de la prise en charge des problèmes et défis auxquels est confrontée la région sahélo-saharienne a été soulignée dans les recommandations de la rencontre de mars. A ce sujet, le général Gaïd Salah s'est dit convaincu que «nous pouvons assumer la pleine responsabilité de cette ambition légitime pour peu que nous puissions cerner les problèmes de sécurité qui agitent notre région». Et c'est dans se sens que cette réunion des chefs d'état-major intervient dans le cadre d'une stratégie commune de lutte contre le terrorisme et les questions de sécurités connexes. Ce qui traduit l'engagement des pays de cette région dans des actions communes sur la base de l'adoption d'une approche politique relative aux questions inscrites à la réunion d'Alger. Les garanties avancées lors de la rencontre d'Alger par les ministres des Affaires étrangères de ces pays, «s'engageant dans la lutte antiterroriste et en respectant intégralement les conventions bilatérales», consolident la coopération collective militaire de ces pays. Le chef d'état-major de l'ANP a fait savoir aussi que «la tenue même de cette réunion et le niveau de représentation opposent un clair démenti aux velléités d'intervention» et d'ajouter : «Forts que nous sommes par l'engagement résolu de nos pays et de nos armées, dans une véritable œuvre de mise en synergie de nos volontés, de nos expériences respectives et de nos capacités militaires.» A ce propos, le représentant du ministre des Affaires étrangères et de la Défense du Niger, Mamadou Ousseini, a soutenu en mars, à Alger, que «l'expérience algérienne nous est très utile pour régler le problème du terrorisme, touchant les pays de la région». Il s'agit de hisser la coopération dans la lutte contre le terrorisme dans la région sahéo-sahélienne au plus haut niveau sur tous les plans. «Permettez-moi de dire que le constat est que chacun de nous continue à faire face à ce mal, avec ses méthodes et ses moyens propres, faute de vision commune de lutte, alors que nous serions, à l'évidence, plus forts si nous le faisons ensemble, sur la base d'une étroite coopération militaire active», précise le chef d'état-major de l'ANP. Une déclaration faite pour mieux servir «la cause de la paix et de la stabilité, gages de bien-être et de prospérité pour nos peuples, unis par les liens de l'histoire et de la géographie». A ce propos, les recommandations de la rencontre de mars ont porté sur «l'importance de mettre à profit, au bénéfice de la lutte anti-terroriste, les possibilités offertes en matière d'assistance technique par les mécanismes multilatéraux», notamment «ceux prévus par les résolutions 1 373, 1 456 et 1 904 du Conseil de sécurité». C'est ce qui a été réaffirmé par le chef d'état-major de l'ANP : «Il nous faut impérativement explorer les voies et moyens visant à renforcer la coopération entre nos pays, en vue de prévenir et combattre le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations et ce, conformément aux résolutions et aux instruments onusiens, ceux de l'Union africaine, ainsi que les autres mécanismes bilatéraux et multilatéraux pertinents.» Et de conclure : «La réunion avec mes homologues de la région sahélo-sahélienne va renforcer notre coopération et consolider les liens indéfectibles de fraternité, de solidarité et de bon voisinage pour inspirer, avec discernement, des impulsions actives autour de notre objectif principal.»