Le 16 avril, Youm El Ilm (journée du savoir), est célébré à l'échelle national, Béjaïa n'a pas dérogé à la règle et marque une halte autant pour la commémoration de la journée que pour l'hommage à celui qui fut penseur, guide spirituel, réformateur Abdelhamid Ibn Badis, ainsi qu'à tous ses compagnons El Ibrahimi, El Mili. Partout, à Béjaïa, Kherrata, Aokas, des manifestations culturelles, scientifiques se sont déroulées du 14 relayées par la célébration du Printemps berbère qui est à son trentième anniversaire. Il est encore célébré dans la douleur car le souvenir de ses martyrs hante encore les esprits qui refusent l'oubli. Le mouvement berbère a bien fait du chemin dans sa lutte pour la reconnaissance d'un patrimoine, d'une identité et d'une culture ancestrale gardée jalousement en dépit des aléas du temps et d'un système adepte de l'unicité. Les révoltes notamment du Printemps noir et ses 130 morts, un chiffre qui rappelle aussi 130 années de colonisation a réussi à faire avancer la lutter par la reconnaissance de tamazight, son introduction à l'école, l'université et dans les institutions. L'avancée est remarquable, c'est aussi ça et surtout son renforcement que de nombreuses associations culturelles essayent de consolider sur le terrain. A Barbacha, Adekar, Tichy, Aokas, Amizour, Amzellaguen, l'air est à la célébration tous azimuts. Tout est au programme de semaines culturelles qui va de manifestations sportives, à l'exposition, documentaires, témoignages, théâtre, cinéma, il y a aussi la robe, la poterie qui sont omniprésents, et les signes d'un temps qui se conjugue à l'éternel. L'émotion aussi y est car nombreux à l'image de Guermah ont perdu leur Massinissa et qui attendent réparation. Cette culture est certes ancrée, mais elle ne peut effacer ses plaies tant qu'il n'y aura pas suite aux complaintes de ces parents encore tristes en un jour de fête.