Pour qui roule Abbas ? C'est la question que se poserait chaque enfant palestinien, au vu de toute cette vague de répression sioniste. Au lieu de protéger les Palestiniens, les milices d'Abbas préfèrent les réprimer aux côtés des soldats sionistes. C'est ce qui s'est passé en Cisjordanie lors des manifestations de soutien aux Ghazaouis. Si nous nous référons aux propos d'Abdel Bari Athwan, l'un des plus importants éditorialistes de la presse arabe, on ne peut que constater la mise en place d'une stratégie de contre-insurrection menée à l'encontre des Palestiniens de Cisjordanie par l'axe américano-sioniste. Après la victoire du Hamas aux élections législatives en janvier 2006 et l'écrasement des forces collaboratrices du Fatah à Ghaza en juin 2007, le camp américano-sioniste a eu peur d'un basculement islamiste de la Cisjordanie. Pour contrecarrer la progression de la révolution palestinienne, le général américain Dayton a été chargé d'organiser et d'entrainer une force de supplétifs palestiniens en Cisjordanie, en particulier à Jénine qui symbolisait la résistance dans cette région de la Palestine après le soulèvement de 2002 et la sévère répression qui a suivi. Les forces de sécurité de Dayton ont clairement pour mission de prévenir et de combattre toute forme de résistance palestinienne, de maintenir un ordre politique qui permette la perpétuation et le développement du système colonial. Lorsque en décembre 2008, les colons attaquent des habitants d'Al-Khalil (Hébron), les forces de sécurité de Dayton n'interviennent pas, déclarant que telle n'était pas leur mission. En revanche, en janvier 2009, elles avaient reçu l'ordre très explicite de réprimer violemment les manifestants qui dénonçaient, comme nous l'avons cité plus haut, les massacres à Ghaza. Peu de gens en dehors des cercles de pouvoir à Ramallah et ses appareils de sécurité, connaissent les «exploits» du général Eu Keith Dayton qui est officiellement chargé par l'administration de son pays de créer des forces de sécurité palestiniennes sur de nouvelles bases, qui se fondent sur l'instauration du contrôle de l'Etat (où il est ?) sur ses frontières (lesquelles ?) dans le proche avenir. Un article du journaliste Eu Thomas Friedman dans le New York Times nous clarifie cette question. Friedman dit que le général Dayton l'a amené à la ville de Jénine pour lui montrer ces «exploits» et qu'il était surpris de ce qu'il a constaté. Les membres de la deuxième compagnie se sont alignés devant leur «maître» état-sunien avec leurs mitraillettes Kalachnikov en effectuant le salut militaire. Le général les salue à son tour et il leur fait un discours en les flattant de leur noble mission qui consiste à «prendre soin de leurs concitoyens dans ce temps difficile, car c'est ainsi que se comportent les forces de sécurité professionnelles». La manière dont le général Eu avait inspecté ces forces et comment il leur a adressé la parole montre qu'elles exécutent ses ordres et qu'elles accomplissent la mission que lui et son gouvernement décident, et non pas un autre gouvernement ou une autre autorité. C'est lui qui finance qui décide et qui fixe les obligations. Où est passé Abbas ? C. A.