, Le Palais de la culture Moufdi-Zakaria abritera du 27 avril au 5 mai prochains, une exposition du tissage traditionnel algérien dans le cadre de la célébration du mois du patrimoine. La directrice du Palais de la culture, Mme Mehadjia Bouchentouf, a affirmé, jeudi à Alger, lors d'une conférence de presse, que son institution a choisi le tissage traditionnel algérien pour célébrer cette année le mois du patrimoine. Cette manifestation, a-t-elle ajouté est un appel à la préservation de ce métier sachant que l'Algérie possède un riche patrimoine en matière de tissage propre à chaque région du pays notamment les tapis, les hanbals, les burnous et les bourabahs. Mme Bouchentouf a insisté sur l'intérêt qui doit être accordé aux artisans qui «souffrent en silence» et ce, par la création de coopératives pour promouvoir ce pan important de notre patrimoine qui exprime «l'identité algérienne». La conférencière a cependant mis en garde contre «la disparition de ce métier qui risque d'entraîner celle de la culture et de l'identité algériennes». Les petits métiers, a-t-elle rappelé, notamment les différents types de tissage avaient, par le passé, des connotations sociales. Les couvertures «bourabah», a-t-elle dit, très répandues autrefois dans la région de Tlemcen renseignaient sur l'envergure et l'aisance des familles car nécessitant de grandes quantités de laine de mouton. Elle a, également, mis en garde contre l'invasion des articles industriels dans le marché local qui ont quelque peu détrôné le traditionnel qui constituait, selon elle, «une source de subsistance pour les familles notamment les femmes qui pratiquaient ce métier à domicile». Mme Bouchentouf n'a pas manqué de rappeler, à cette occasion, le processus de fabrication de ces produits qui transitaient par plusieurs phases avant d'atteindre leur forme finale. Cette chaîne de fabrication, faisait vivre beaucoup de personnes, selon l'intervenante qui rappelle en outre l'attraction touristique que ces produits peuvent susciter. Les artisans devant participer à cette exposition ont, de leur côté, évoqué la disparition de nombreux établissements spécialisés dans le tissage traditionnel, soulignant les problèmes qu'ils rencontrent sur le terrain et au premier chef la cherté de la matière première et l'absence de textes de loi. 30 artisans environ de 14 wilayas du pays seront présents à cette manifestation avec divers articles constitués de tapis, d'habits traditionnels et de tissages. Une exposition de livres rares et précieux sur le tissage sera organisée parallèlement. Le salon sera sanctionné par une rencontre sur «la symbolique du signe dans le tissage».