En cette journée printanière, nous découvrons le marché qui est situé en plein centre-ville. Les étals sont très bien achalandés et ont y trouve de tout. Les légumes et fruits frais sont disposés aux alentours du souk et l'on peut facilement trouver ce que l'on cherche vu la qualité des produits et les prix plus au moins abordables. Plusieurs variétés de salades allant de la laitue, à la frisée la batavia, la romaine. Pour ce qui est des autres légumes : oignons frais et sec, carottes, courgettes, radis, betteraves et bien sûr la pomme de terre. Les prix affichés semblent corrects comparativement au nord du pays. A l'intérieur du marché qui est strictement réservé aux étals de bouchers, nous avons noté la qualité des viandes rouges qui sont très bien exposées. La viande d'agneau varie entre 500 et 650 dinars, tandis que le veau revient à 700 dinars le kilogramme. Il y a lieu de rappeler que la région de Djelfa est la wilaya où se trouvent les plus grands éleveurs de moutons et de caprins --dont la qualité a largement dépassé les frontières. La viande caprine, très prisée elle aussi dans cette ville, est taxée à 400 dinars. Les viandes blanches, quant à elles, le poulet en particulier frise les 2OO DA et la dinde avec os a 230 DA, et pour ce qui est de l'escalope de dinde son prix varie entre 500 et 650 DA le kg. A la sortie du marché, nous sommes tombés nez à nez avec la poissonnerie et, là, ce fut une véritable surprise, et pour cause la sardine fraîche est cédée à 200 DA, la latche à 180 DA, la bogue à 160 et la milva (bonite) à 400 DA. Ce sont des prix concurrentiels et à la portée de toutes les bourses. Cependant, nous sommes intrigués du fait par exemple qu'à Bouharoun, Cherchell, Alger ou Bou-Ismaïl, la même sardine se vend à 400 DA le kilogramme. Cette différence de prix a incité notre curiosité et à ce titre, nous avons discuté avec les poissonniers pour connaître d'où ils ramènent leurs produits. Mohamed, vendeur, nous répond avec fierté : «Tous nos produits viennent des fois de Ténès, Arzew, Bouharoun, et la marchandise arrive par camions frigos tôt le matin à Djelfa en plus pour garder les fraîcheurs des différents poissons, nous sommes obligés de nous ravitailler de glace de Sétif.» Avec tous ces frais ,normalement le prix de la sardine aurait des ailes. Ali, l'associé de Mohamed, nous lance : «Si le prix de la sardine à Djelfa est moins cher qu'au Nord, c'est simple c'est que chez vous il y a beaucoup de consommateurs, donc, la demande dépasse largement l'offre, tandis qu'à Djelfa l'offre dépasse la demande. En plus, le citoyen de Djelfa peut se permettre de remplacer le poisson par la viande du fait de son prix bas par rapport au Nord.» Côté art culinaire, les Djelfaouis sont passé maîtres dans l'art de cuisiner le «terfesse» qui reste un met très délicat. Cependant, cette année les pris sont passés du simple au double vu le manque de pluviométrie. Nous distinguons trois variétés de «terfesse» : la noire, la rouge et la blanche. Les deux premières son très prisées vu leur arôme et leur consistance. Le «terfesse» se mange en ragout frit ou sur des braises ardentes et, là, je vous prie de croire que votre palais sera envahi par un délicat arôme et une texture qui rappelle le foie de veau. Alors, avis aux fines bouches.