En effet, les fonctions de P-DG d'AT, qui ont été toujours occupées auparavant par des anciens cadres du ministère des PTT seront confiées à un chercheur informaticien du MIT (Massachusetts Institute of Technology) qui a connecté l'Algérie à Internet lorsqu'il était le premier responsable du Cerist. A ce titre, M. Benhamadi a été destinataire de la responsabilité de mettre en œuvre les nouvelles orientations stratégiques et technologiques afin de faire face à la concurrence et de contourner alors les contraintes multidimensionnelles à venir en transformant AT en un véritable opérateur des réseaux. Pour montrer les premiers indices illustrant la réussite de son pari, le premier responsable du groupe AT a invité, mercredi dernier, la presse nationale pour annoncer la commercialisation de nouveaux services télécoms issus de la mise en activité des réseaux de nouvelle génération NGN (Next generation network, en anglais). «Afin de rendre plus flexible le rôle d'AT dans le développement des TIC en Algérie, nous avons décidé de moderniser notre réseau téléphonique, mis en service en 1990, afin de préserver sa rentabilité», a indiqué le premier responsable d'AT. En clair, l'opérateur historique inaugure le processus de la mise à niveau de son réseau téléphonique conçu, il faut le dire, strictement pour transporter la voix traditionnelle, par le remplacement des vieux équipements par d'autres plus performants de type MSAN (Multi Service Access Node). L'objectif de l'utilisation de ce type d'équipement est de passer progressivement vers un réseau tout IP et aussi de répondre à la demande en hauts débits des clients éloignés de moins de 4 km du central, tout en restant compatibles avec les équipements ADSL de façon à assurer une migration facile. Les équipements MSAN peuvent en effet, à travers la boucle locale cuivre ou carrément de la fibre optique, offrir simultanément des services de la voix commutée ou IP, des accès à large bande, des solutions audiovisuelles de type triple-play, et de la téléprésence vidéo. Cinq wilaya sont concernées par la première phase du déploiement dont le coût de réalisation avoisine les 20 millions de dollars, tirés des propres fonds de l'entreprise. Elle prévoit la connexion de 400 000 premiers abonnés. Le nombre de sites géographiques abritant les nouveaux équipements, au niveau national, sera de 389 116 pour Alger (100 000 accès), 109 pour Oran (100 000 accès), 65 pour Constantine (100 000 accès), 65 pour Sétif (50 000 accès) et 34 pour Chlef (50 000 accès). «L'implications des services des collectivités locales dans le déploiement des supports de transmission a beaucoup contribué dans la réussite de cette première opération de mise en place des nouveaux équipements qui s'inscrit dans le cadre de la stratégie e-Algérie 2013. Au second semestre 2010, nous aurons 500 000 autres équipements MSAN qui concerneront 14 autres wilaya. A l'horizon de l'année 2013, nous pensons atteindre les six millions d'accès», a déclaré M. Benhamadi. Le traitement des différentes offres des entreprises soumissionnaires dans l'appel d'offres concernant cette opération s'est concrétisé par la signature de contrats avec quatre compagnies. L'équipementier chinois Huawei qui fournira des MSAN à 300 000 accès se chargera aussi de l'extension du softswitch. L'autre chinois, ZTE, fournira les équipements pour 100 000 autres abonnés alors que la société Alcatel Lucent assurera la disponibilité de 50 000 modems. Quand au suédois Ericsson, il est chargé de l'extension des Bras Redback. Il est à rappeler aussi que le processus de la modernisation du réseau de l'opérateur historique a débuté par la modernisation de plusieurs réseaux de transit, à l'instar de l'international (Classe 3) en 2007, suivi par la couche transit national (Classe 4) en 2008, puis, en 2009, année où a été lancé le projet de modernisation de la couche d‘accès (Classe 5). Celle-ci représente la dernière brique dans le processus de modernisation du réseau de télécommunication du groupe Algérie Télécom.