La plus grosse banque britannique, détenue à 41% par l'Etat, a annoncé, hier, qu'elle prévoyait d'être bénéficiaire aussi bien pour l'ensemble de l'année que sur le premier semestre. Le mois dernier, Lloyds avait dit tabler sur un retour au bénéfice cette année, à la faveur d'un niveau de créances douteuses qui devrait être plus bas que prévu et de l'impact de ses mesures de réductions de coûts. «C'est bien plus tôt que prévu», souligne Andrew Lim, analyste chez Matrix. «Le consensus allait dans le sens d'un retour à la rentabilité pour l'ensemble de l'année 2010, les bénéfices du second semestre compensant les pertes du premier. Cela va être considéré comme une très bonne nouvelle en effet.» De fait, vers 8h GMT, le titre gagnait 0,8 %, à 70,8033 pence, après avoir atteint 73,34 pence (+4,4 %) dans les premiers échanges. La tendance des dépréciations a «fortement ralenti»et s'est améliorée par rapport à il y a deux mois aussi bien en banque de détail qu'en banque d'affaires, grâce à la gestion du problème des prêts et au redressement économique, a indiqué la banque. «Les dépréciations ont significativement ralenti au cours des premiers mois de l'année, ce qui nous rend confiant dans notre capacité à réaliser une meilleure performance financière que ce qui était auparavant envisagé», a déclaré le directeur général de l'établissement, Eric Daniels, dans un communiqué. Les pertes dans l'immobilier commercial en Irlande restent toutefois un problème tandis que les dépréciations au niveau international sont restées très élevées au premier trimestre, bien qu'inférieures à celles enregistrées sur les trois derniers mois de 2009, a indiqué Lloyds. Malgré des milliards de livres de pertes liées au rachat controversé de l'établissement hypothécaire HBoS en janvier 2009, la banque britannique estime pouvoir parvenir à économiser deux milliards de livres (2,3 milliards d'euros) d'ici la fin de l'an prochain en rythme annualisé. La marge d'intérêt nette devrait ressortir conforme aux prévisions, soit autour de 2 % pour 2010, alors que les dépôts ont dépassé cinq milliards de livres au premier trimestre, une performance en grande partie réalisée dans la banque de détail.