Les résultats des banques d'investissement des deux établissements britanniques ont plus que doublé en un an. Deux grandes banques britanniques, HSBC et Barclays, ont publié lundi des résultats solides. Les performances de leurs activités d'investissement ont compensé les pertes creusées par l'explosion des provisions sur créances douteuses. Leur cours a rebondi hier à Londres de respectivement 4,98 % et 6,70 %. HSBC a créé la surprise avec un bénéfice imposable - supérieur aux attentes - de 5 milliards de dollars. Le pôle d'investissement de la première banque européenne boucle un semestre record avec 6,3 milliards de dollars de profit avant impôt, soit 2,3 fois plus qu'un an plus tôt. HSBC a notamment bénéficié de l'envolée du marché des émissions obligataires. Malgré la progression de ce pôle, la banque accuse un repli de 51 % de ses profits sur un an. L'explication est simple : au premier semestre, l'établissement dirigé par Stephen Green a passé 13,9 milliards de dollars de provisions pour ses crédits douteux. HSBC souffre de son exposition, notamment sur le marché des cartes de crédit, aux Etats-Unis. La banque continue ainsi de payer au prix fort l'acquisition en 2003 de Household International, première compagnie indépendante de finance pour les particuliers américaine. Depuis le début de la crise, HSBC a passé pour près de 70 milliards de dollars de provisions. En avril, le géant avait bouclé une augmentation de capital de 17,8 milliards. Les résultats de Barclays présentent les mêmes déséquilibres. Tout comme HSBC, la banque de John Varley entend sortir de la crise sans faire appel aux deniers de l'Etat. Son indépendance repose en grande partie sur BarCap, sa division de banque de financement et d'investissement (BFI), qui a intégré les activités américaines de Lehman Brothers l'année dernière. Les bénéfices dégagés par BarCap ont doublé cette année, à 1,05 milliard de livres pour un profit imposable du groupe de 3 milliards de livres - en hausse de 8 % sur un an. Les anciennes équipes de Lehman Brothers ont contribué à réaliser un tiers du profit de la BFI. Le bilan de la banque de détail est moins glorieux. Au Royaume-Uni, le profit des réseaux s'est effondré de 61 %. Les provisions sur créances douteuses en banque de détail et BFI ont augmenté de 86 % sur un an. Elles atteignent désormais 4,6 milliards de livres. Malgré les difficultés actuelles de ce marché, Barclays souhaite se renforcer en banque de réseaux et affiche des objectifs ambitieux pour l'Europe de l'Ouest. "En deux ans, nous avons doublé le nombre d'agences en Europe de l'Ouest, note Frits Seegers, patron de Barclays Global Retail and Commercial Banking. Nous en détenons désormais 1 200 et nous comptons bien poursuivre cette progression." Le directeur exécutif de Barclays table sur un retournement de la conjoncture vers la fin 2010. Les résultats semestriels de Stantard Chartered sont attendus aujourd'hui, suivi plus tard dans la semaine de Lloyds Banking Group et de Royal Bank of Scotland.