Il a ajouté que les procédures de discipline budgétaires de l'Union européenne devaient être dépolitisées pour permettre des sanctions automatiques et rapides contre les pays qui ne respectent pas les règles du Pacte de stabilité. Il a jugé que le plan de stabilisation de 750 milliards d'euros élaboré par l'Union européenne et le Fonds monétaire international (IMF) n'offrait qu'un répit temporaire et que le calme ne reviendrait que lorsque les gouvernements de la zone euro entameraient la réforme de leurs économies et l'assainissement de leur situation budgétaire. «Nous avons gagné du temps, rien de plus», a-t-il dit. La BCE a commencé , hier, à acheter des emprunts d'Etat de la zone euro, rompant ainsi avec son opposition de longue date à ce type d'intervention directe sur les marchés de la dette. Le président de la Bundesbank allemande, Axel Weber, compatriote de Jürgen Stark, a exprimé ces derniers jours ses réserves sur cette décision. Pour Jürgen Stark, ce changement de politique résulte de circonstances exceptionnelles. «Il s'agit de mesures temporaires qui, pour l'essentiel, sont légitimes dans des situations exceptionnelles et doivent faire l'objet d'une surveillance constante», a-t-il dit au FAZ. «Si les marchés deviennent fous, personne ne peut prédire quelles en seront les conséquences. L'histoire économique nous enseigne que la situation peut s'accélérer au point de devenir incontrôlable», a-t-il dit. Il a réaffirmé l'engagement de la BCE à faire en sorte que les liquidités injectées dans le système financier par le biais des rachats d'emprunts en soient retirées rapidement. Jürgen Stark a aussi plaidé pour une application plus stricte du Pacte de stabilité et de croissance européen, qui prévoit des mécanismes de sanction à l'encontre des Etats membres qui laisseraient filer leurs déficits. «Une procédure devrait pouvoir être lancée automatiquement contre les pays qui violent le Pacte de stabilité, ce qui permettrait des pénalités très tôt. Le processus doit être dépolitisé», a-t-il dit. Il a accusé l'ancien chancelier allemand, Gerhard Schröder, d'avoir été le complice indirect du démantèlement de la discipline budgétaire au sein de l'Union. En 2003, le gouvernement Schröder a empêché le déclenchement d'une procédure pour déficit excessif contre l'Allemagne, ce qui a ouvert la voie à d'autres pays, a-t-il dit.