L'euro a rebondi de manière inattendue avant de se stabiliser ce vendredi à mi-journée. Vers midi, l'euro valait 1,2519 dollar contre 1,2482 dollar jeudi soir. La monnaie unique européenne progressait également face à la devise nippone, à 112,80 yens, contre 111,88 yens la veille. Le billet vert progressait aussi face au yen à 90,10 yens contre 89,62 yens jeudi soir. Le rebond a été un peu tempéré par la publication ce matin de l'indice PMI (indice des directeurs d'achat) de la zone euro: l'indice PMI composite, qui regroupe le secteur manufacturier et les services, était inférieur aux attentes et en recul à 56,2 contre 57,3 en avril. Avant cet indice, l'euro etait nettement mieux orienté, jusqu'à 1,2672 dollar en Asie, son plus haut niveau en huit jours, porté par l'injection par la Banque du Japon (BoJ) de 1 000 milliards de yens (8,85 milliards d'euros) dans le système bancaire du pays pour rassurer les marchés qui craignent de voir un impact au niveau mondial de la crise de la dette en zone euro. Elle avait déjà injecté 2 000 milliards de yens le 7 mai, puis la même somme le 10 mai, en pleine tourmente boursière face à la crise grecque et à sa possible contagion à d'autres pays de la zone euro. Ces opérations permettent de freiner l'appréciation de la valeur refuge qu'est le yen face à des devises jugées risquées, comme l'euro. La chute de la devise européenne, qui a perdu plus de 16 % face au dollar depuis janvier, s'est accélérée ces dernières semaines : l'euro a connu un plus bas depuis quatre ans sous la barre de 1,22 dollar mardi soir, contre 1,26 une semaine plus tôt. Les marchés n'ont pas été rassuré lorsque l'Allemagne a annoncé, mercredi, l'interdiction de certaines ventes à découvert, sans concertation avec les autres pays de la zone euro. Mais la monnaie unique est ensuite repassée au-dessus du cap symbolique des 1,25 dollar, permettant un retour de l'optimisme. Selon l'analyse de Pierre-Antoine Dusoulier, p-dg de Saxo Banque, ce rebond peut s'expliquer aussi par un mécanisme technique dit «stop loss» que les investisseurs mettent en place pour limiter leurs pertes lorsque la monnaie descend trop en deçà de leurs prévisions. Des ordres de ventes sont alors automatiquement enclenchés, ce qui permet à la monnaie de repartir à la hausse. Surtout, l'incertitude demeure alors que les ministres des Finances se réunissent à Bruxelles pour trouver une solution à la crise de la dette en Europe et renforcer la discipline budgétaires des pays membres de l'UE.