C'est la deuxième annonce importante, après celle demandant à Orascom Telecom d'ouvrir des négociations pour la cession de Djezzy. Le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Moussa Benhamadi, a indiqué qu'aucun délai ne peut être fixé pour le traitement du dossier de l'opérateur de téléphonie mobile Djezzy-Orascom Telecom, actuellement pris en charge par des experts auprès du cabinet du Premier ministre. «Ce dossier est sérieusement pris en charge par des experts auprès du cabinet du Premier ministre, il faudra attendre. Il s'agit de négociations de haut niveau dans le domaine financier et de l'organisation», a déclaré, jeudi à la presse, M. Benhamadi en marge de la journée parlementaire organisée par la commission des transports et des télécommunications de l'Assemblée populaire nationale (APN) sous le thème «Le haut débit, l'économie numérique et leur rôle dans le développement». A présent, l'instance algérienne qui supervise l'opération de rachat de l'opérateur de la téléphonie mobile Djezzy par le gouvernement algérien vient d'être connue. Il s'agit du département d'Ahmed Ouyahia dont les positions vis-à-vis de l'opérateur égyptien sont claires depuis le début de la crise entre les deux parties. De plus, Ouyahia est connu par sa fermeté dans la négociation, mais aussi dans sa conception protectionniste de l'économie nationale. Le fait que le dossier de Djezzy soit confié au cabinet du Premier ministre montre que l'Etat algérien accorde une importance particulière à cette affaire qui dure depuis des mois. Cela si on tient compte des propos de M. Benhamadi. Sa déclaration illustre l'importance donnée à ce dossier par le gouvernement, lequel avance désormais prudemment après avoir claironné sa décision de reprendre le premier opérateur du pays. Par ailleurs, le ministre des PTIC, fraîchement installé, a précisé que l'Etat algérien fera de son mieux, une fois cette transaction concrétisée, pour sauvegarder les 5 000 postes d'emploi que compte Djezzy, tout en précisant que les compétences algériennes sont parfaitement capables de gérer une entreprise de plus de 14 millions d'abonnés. Interrogé sur les délais de traitement du dossier, le ministre a souligné qu'il ne pouvait pas donner de délai «car la gestion du dossier relève des seules prérogatives du Premier ministre, seul, habilité à se prononcer dans le strict respect de la loi algérienne et des intérêts du pays». A une question sur une éventuelle réaction des investisseurs étrangers, le ministre a indiqué que «chaque pays est souverain dans la prise de décisions qu'il juge nécessaire pour la sauvegarde de ses intérêts économiques», soulignant que beaucoup de pays ont pris de mesures protectionnistes lorsque les circonstances l'exigeaient. Le groupe égyptien a, rappelle-t-on, confirmé, mercredi dernier dans un communiqué, avoir reçu une correspondance du gouvernement algérien exprimant son souhait d'acquérir Djezzy. Selon les analystes, l'Etat algérien va devoir débourser quelques milliards de dollars pour s'emparer de Djezzy d'autant plus que le patron d'Orascom Telecom, Naguib Sawiris, avait déclaré que la firme sud-africaine MTN avait offert 7,8 milliards de dollars à OT pour racheter Djezzy, confirmant ainsi la poursuite des négociations avec cet opérateur téléphonique malgré le veto des autorités algériennes. Or, l'estimation de la valeur de l'opérateur se situerait entre 4 et 5 milliards de dollars selon certains spécialistes.