Les déclarations alarmistes du gouvernement hongrois sur la situation financière du pays, vendredi, avaient fait chuter les Bourses et l'euro dans la crainte de difficultés semblable à celles de la Grèce. Samedi, le gouvernement a tenté de rassurer les marchés. Pour mieux dénoncer la gestion de son prédécesseur socialiste, le gouvernement de droite, élu à la mi-avril en Hongrie, affirmait que le déficit des finances publiques devrait être encore pire que prévu. Mais cette déclaration à usage de politique intérieure a été prise au pied de la lettre par les marchés financiers. Ils ont fait chuter la devise nationale, le forint, mais aussi l'euro, tout en faisant grimper le prix de la dette hongroise. Devant l'ampleur des conséquences de ces propos, le gouvernement hongrois a organisé dans l'urgence une conférence de presse pour rectifier. En fait, l'économie hongroise est saine et le déficit pourra être contenu en prenant les mesures nécessaires. Le Commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn a apporté son aide au gouvernement de Budapest dans sa tentative de mise au point. Il a estimé que la Hongrie avait fait beaucoup de progrès dans la gestion de ses dépenses publiques ces dernières années. Le danger de défaut de paiement de la Hongrie anticipé par les marchés financiers est donc, selon lui, très exagéré.