Après avoir atteint, lundi, son niveau le plus bas depuis mars 2006, l'euro s'est redressé, hier, dans les échanges en Asie. Après avoir fait du surplace dans les premières transactions, la monnaie unique européenne a progressé et gagnait vers 3h30 GMT près de 0,3 % à 1,1960 dollar. Dans la seule journée de lundi, il avait cédé 0,4 % à 1,1876 après avoir reculé de 2,5 % au cours de la semaine précédente. Réunis, lundi soir au Luxembourg, les ministres européens des Finances ont finalisé le Fonds européen de stabilité financière conçu pour éviter une propagation de la crise de la dette grecque à d'autres pays de la zone euro. Ils se sont aussi mis d'accord sur une réforme du pacte de stabilité et de croissance, donnant leur feu vert à un contrôle des budgets nationaux et à un renforcement des sanctions. Dans la nuit, le président de la Réserve fédérale américaine, Ben Bernanke, a conforté leur effort, se disant convaincu de la détermination des dirigeants européens à préserver leur union monétaire. Mais la situation reste fragile. A Shanghai, où il participait à une conférence, le ministre portugais de l'Economie, Jose Vieira da Silva, a estimé qu'il était difficile de dire si l'euro avait touché le fond. «Il est difficile de dire si l'euro a assez baissé», a-t-il dit. «Je ne pense pas que nous aurons une évolution vers une parité avec le dollar», a-t-il cependant ajouté. «Tous les pays européens, tous les membres de la zone euro travaillent dur pour donner aux marchés le signal que nous sommes pleinement engagés dans la consolidation budgétaire de nos économies», a poursuivi le ministre portugais, dont le pays a paru particulièrement exposé à un scénario à la grecque. Dans une note de synthèse matinale, JP Morgan écrit qu' «à court terme, les développements dans l'Europe périphérique, et en particulier en Hongrie, devraient être le facteur déterminant pour les marchés». JP Morgan rappelle que de nombreuses émissions d'emprunt sont prévues cette semaine dans les pays de la zone euro. Hier matin, les écarts entre les taux auxquels les différents Etats européens se financent sur les marchés du crédit se sont accrus. Ainsi, la prime que les investisseurs demandent pour acquérir des emprunts d'Etat à dix ans émis par l'Italie plutôt que des emprunts allemands, qui servent de référence, était proche, hier matin, de 180 points de base, du jamais vu depuis la création de l'euro en 1999. Entre les emprunts espagnols à dix ans et les Bunds allemands, l'écart de rendement était lui supérieur à 200 points de base. Une première.