Le tabac tue, chaque année, plus de 5 millions de personnes dans le monde dont 15 000 en Algérie. Il se pourrait, selon les spécialistes, que ce phénomène devienne «la première cause de décès» en 2030, si la consommation actuelle persiste. On compte 8 750 nouveaux cas de cancer des poumons qui est considéré comme le cancer le plus meurtrier chez les hommes. Le tabagisme est le deuxième facteur de décès dans notre pays avec un taux de 21%, derrière les accidents de la circulation avec 28%, alors que la consommation de drogues représente 10%, suivie des boissons alcoolisées. C'est ce qui ressort de la cérémonie de la Journée mondiale du tabagisme célébrée hier à l'INSP d'El-Biar, sous la présidence de Djamel Ould Abbès, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. A cette occasion, le ministre a insisté sur les efforts consentis par le gouvernement dans la lutte contre ce fléau social. Il a indiqué que «l'Algérie possède un arsenal juridique appréciable dans la lutte antitabac». Et d'ajouter qu'«elle possède, depuis 2001, une législation qui préconise la protection des générations présentes et futures des effets dévastateurs de la consommation du tabac comme elle a entrepris de mettre en œuvre les dispositions du décret exécutif fixant les lieux publics où l'usage du tabac est interdit». Pour leur part, les spécialistes en la matière ont insisté sur les données épidémiologiques précisent que la consommation de tabac à fumer varie de 30 à 40% chez les hommes et de 10 % chez les femmes, La consommation du tabac à chiquer est de 21% chez les hommes. Par contre, chez les adolescents et les jeunes âgés entre 13 et 15 ans, on rapporte un taux de 25,5% de fumeurs parmi les jeunes de sexe masculin et de 5,7% chez les jeunes de sexe féminin. Le Pr Salim Nafti, spécialiste des maladies respiratoires et pulmonaires, indique que près de 40 fumeurs meurent prématurément chaque jour en Algérie de maladies liées au tabagisme. 95% de ces décès interviennent chez les hommes. Les femmes restent beaucoup moins touchées mais l'évolution du taux du tabagisme féminin laisse présager un avenir plus tragique. Chez les hommes, 91% des cancers du poumon sont attribuables au tabac et l'excès de risque est proportionnel à la dose mais ce risque est multiplié par dix à vingt en fonction de la durée du tabagisme, selon le spécialiste.