La première puissance économique n'en finit pas d'être malmenée par ses principaux partenaires commerciaux. La raison : la baisse de l'euro et la sous-évaluation du yuan chinois qui nuisent à l'économie américaine. Le secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner, a affirmé, jeudi, que des sanctions allaient être prises à l'encontre de la Chine, soupçonnée de manipuler le taux de change de sa monnaie «en vue d'avoir un avantage injuste dans le commerce international». Auparavant conciliant vis-à-vis de Pékin, Timothy Geithner a durci le ton devant la Commission des finances du Sénat américain. En cause, l'annonce du rebond commercial de la Chine. Chiffré à 1,8 milliard en avril, l'excédent commercial s'est établi à 19,5 milliards de dollars au mois de mai. Il n'en fallait pas plus au secrétaire américain au Trésor pour monter au créneau. Pour Timothy Geithner, la Chine tire profit d'un yuan excessivement faible et «manipule la valeur de sa monnaie» en vue de doper ses exportations. «Les distorsions provoquées par le taux de change chinois dépassent de loin les frontières chinoises et sont un obstacle au rééquilibrage mondial dont nous avons besoin», s'insurge-t-il. Timothy Geithner souhaite que la Chine dégage un terrain plus favorable aux produits et aux investisseurs américains. Peine perdue. L'Empire du Milieu n'a pas l'intention de réévaluer sa monnaie. «Il n'est dans l'intérêt de personne, ni de la Chine, ni des États-Unis, ni des autres pays, de voir de fortes hausses du yuan ou de fortes baisses du dollar», avait déclaré en mai dernier le vice-ministre chinois du Commerce, Zhong Shan, lors d'un discours devant la Chambre de commerce américaine. Reste que l'administration Obama prévoit des sanctions à l'encontre des pratiques chinoises. Timothy Geithner envisage de faire pression sur Pékin, lors de la tenue du prochain sommet du G20 pour que le pays réforme le taux du change du yuan.