Les spécialistes de la sécurité de l'information sont catégoriques. Dans l'avenir, Internet sera marquée par plusieurs affaires de piratages informatiques dont la plupart seront imputées aux autorités chinoises, notamment en matière d'espionnage industriel. Il faut rappeler que les Etats-Unis, l'Allemagne, le Royaume-Uni et même la Corée du sud avaient fait état d'intrusions dans leurs systèmes ou au sein de certaines de leurs industries, pointant du doigt la Chine. Ainsi, une enquête du Pentagone a révélé que les militaires chinois ont acheminé des virus vers ses serveurs pendant près de deux mois le contraignant à couper sa messagerie électronique. En 2009, ce sont des ordinateurs du Congrès qui ont été piratés, selon les autorités américaines, par des pirates obéissant au régime chinois. Dans la même année, Hyundai Heavy Industries, une société sud-coréenne de l'armement, était la cible d'une intrusion sur son réseau d'ordinateurs. Des données, dont des plans confidentiels de navires de guerre ont été récupérées. Encore une fois, les autorités politiques de ce pays ont désigné deux coupables : la Corée du Nord et la Chine. Même le géant américain google est devenu une cible prioritaires des cyber soldats chinois. Mais, l'affaire du cyber-espionnage la plus édifiante est celle qui a été révélée l'année précédente par le centre Munk pour les études internationales, une organisation dépendant de l'Université canadienne de Toronto. Selon les chercheurs de cette structure, un vaste réseau d'espionnage chinois baptisé GhostNet a concerné 1 300 ordinateurs dans 103 pays. Des informations confidentielles ont été exfiltrées des machines infectées. Parmi ces cibles, figurent notamment les ministères des Affaires étrangères du Bengladesh, de Brunei, d'Indonésie, de la Lettonie, de l'Iran et des Philippines. Des machines appartenant à l'Otan, aux agences de l'Associated Press et à la Banque de développement asiatique ont été infectées à l'aide de logiciels malicieux reposant sur l'ingénierie sociale. Pour faire face à ce type d'hostilités électroniques, les Etats victimes et à leurs têtes les Etats-Unis n'ont pas vraiment le choix. Ils ont du mal à être juridiquement efficace surtout quand il est difficile d'identifier les pirates. En effet, si un pirate en Chine, prend la main sur une machine en Indonésie, qui elle donnera l'ordre à 500 000 machines, réparties dans la planète, de prendre des informations sur un serveur aux Etats-Unis.... L'enquêteur n'aura pas vraiment les outils à sa disposition. C'est la nature du Net : neutralité et décentralisation. Seul alors un organisme totalement international pourrait vraiment avoir une action efficace contre ce type de pratiques. L'ONU par exemple… Cependant, en attendant, les gouvernements mettent les serrures aux portes. Le gouvernement américain a investit lourdement afin d'être prêt à lutter contre des attaques informatiques de forte puissance qui menacent sa sécurité nationale et économique ainsi que sa démocratie électronique. Une somme annuelle de 10 milliards de dollars a été mobilisée pour cette guerre électronique. L'armée américaine a fait appel à 60 000 soldats dans des manœuvres informatiques, supervisées par 4 000 cadres spécialisés. Une stratégie pour la guerre informatique serait même en cours d'élaboration au Pentagone. L'US Air Force s'était même dotée d'une structure provisoire de type cyber-commandement considérant que les réseaux constituaient un terrain de combat à part entière. Pour réagir à cette logique de guerre électronique américaine, les autorités chinoises ont taxé les Etats-Unis de protectionnisme exagéré. Ils pensent qu'il est légitime pour eux de se doter d'une muraille électronique pour empêcher que des informations jugées «politiquement déstabilisantes» sortent du pays ou entrent en Chine. De plus, les Chinois estiment que leurs pays a le droit de réagir à ces menaces américaines en s'engageant à long terme dans un programme sophistiqué pour récolter des données sensibles aux Etats-Unis. «Nous exhortons les Américains à respecter les faits et à cesser d'utiliser la soi-disant liberté d'accès à Internet pour proférer des accusations injustifiées contre la Chine», a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.