Israël étudie les moyens d'assouplir son blocus de la bande de Ghaza, car la situation actuelle nuit à son image dans le monde, a déclaré le ministre israélien des Affaires sociales, Isaac Herzog. «Il est temps de mettre fin au bouclage de la bande de Gaza dans sa forme présente. La situation actuelle n'apporte rien à Israël. D'un point de vue diplomatique, elle nuit gravement à notre image», a-t-il dit à Radio Israël. Il a ajouté que l'Etat juif avait informé Tony Blair, émissaire du quartet international sur le Proche-Orient, de son intention de faciliter l'arrivée de marchandises dans l'enclave côtière palestinienne contrôlée depuis trois ans par les islamistes du Hamas. «En ce moment, nous travaillons aux détails techniques (...) d'une formule adaptée qui empêcherait également la contrebande de munitions vers la bande de Gaza», a dit Isaac Herzog. Tony Blair a fait part lundi, lors d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne à Luxembourg, de son espoir de voir Israël assouplir dans les jours qui viennent le blocus de Ghaza. L'Etat juif subit des pressions de la communauté internationale en ce sens depuis l'assaut que ses commandos ont mené le 31 mai contre une flottille d'aide humanitaire qui tentait de forcer le blocus. Cet assaut a fait neuf morts, tous de nationalité turque, parmi les militants pro-palestiniens. «Concernant la politique de fermeture, j'espère vivement que dans les jours à venir nous aurons l'engagement de principe que nous demandons mais aussi, ensuite, que des mesures commenceront d'être prises», a dit Blair lundi. Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a demandé à être associé à tout assouplissement du blocus. «Notre gouvernement est le représentant légitime des Palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza», a-t-il souligné dans une interview publiée lundi par le journal Al Ayyam. «Donc, toute mesure du côté de la partie israélienne ou de la communauté internationale doit passer par ce gouvernement.» Le Premier ministre de l'Autorité palestinienne, Salam Fayyad, s'est prononcé la semaine dernière pour la réactivation de l'accord de 2005 sur la présence des forces de sécurité officielles d'Abbas aux points de passage avec Ghaza. Mais Sami Abou Zouhri, porte-parole du Hamas, lui a rétorqué que cet accord avait expiré et que l'administration d'Abbas n'avait plus aucun rôle à jouer à Ghaza. Un navire iranien transportant de l'aide humanitaire a appareillé dimanche pour la bande de Ghaza. Un autre bateau prendra la mer d'ici vendredi, chargé de vivres, de matériaux de construction et de jouets, a-t-elle ajouté.