L'ambassadeur de Turquie à Alger, Ahmet Necati Bigali, a indiqué que la Turquie exige qu'Israël demande des excuses et aussi paye pour les dégâts matériels et physiques qu'elle a causés lors de son agression contre la flottille de la liberté qui se dirigeait vers la bande de Ghaza, à qui le blocus a été imposé depuis trois ans. Le diplomate turc à Alger qui s'exprimait au cours d'un point de presse tenu à sa résidence à Alger, a affirmé, dans ce sens, que la Turquie, qui a vivement condamné cette attaque contre des civils, est en train de préparer une feuille de route pour définir l'aspect des relations israélo- turques après la crise diplomatique engendrée par la dernière attaque. Cette feuille de route dépendra, explique le diplomate, de la politique d'Israël, mais toutes les options sont ouvertes. Ce qui veut dire que la Turquie pourrait d'une manière ou d'une autre maintenir ses relations avec Israël, malgré le fossé diplomatique causé par l'attaque contre la flottille de la liberté. Or, le gouvernement turc n'a pas encore décidé si vraiment il y a une nécessité de suspendre les relations avec Israël ou pas, argue M. Ahmet Necati Bigali. Le conférencier a tenu à expliquer que la normalisation des relations entre la Turquie et Israël sera difficile tant que ce dernier persiste toujours dans son refus à refuser une commission d'enquête indépendante de l'ONU sur le raid israélien contre la flottille d'aide à Gaza. Ceci n'est qu'une confirmation de la déclaration faite par Ahmet Davutoglu, le ministre turc des Affaires étrangères. Notre interlocuteur exhorte Tel-Aviv à «donner son feu vert à la création de la commission prévue par le droit international et proposée par les Nations unies». Si Israël donne son accord pour une telle commission, «les relations [bilatérales] vont naturellement prendre une autre direction», a-t-il précisé. Le premier responsable turc en Algérie a indiqué qu'Israël avait la liste des personnes à éliminer et celles à laisser. Dès lors, il a appuyé la thèse selon laquelle, le crime n'est pas le fruit du hasard mais il a été bien préparé. Le diplomate a qualifié l'agression israélienne d'inhumaine voire de crime contre l'humanité, d'autant plus que les huit personnes sur les neuf tués lors de l'agression étaient d'origine turque. 117 pays ont déploré l'agression israélienne contre la flottille de la liberté, a expliqué l'ambassadeur de Turquie, qui a précisé que des assemblées de 27 pays ont rendu publiques des déclarations dans le souci d'apporter leur soutien à la Turquie. La Turquie exige un contrôle strict sur l'uranium d' Israël. L'ambassadeur de Turquie à Alger est revenu dans sa rencontre avec la presse sur la politique adoptée par la Turquie sur le dossier nucléaire iranien et l'accord de Téhéran conclu le 17 mai dernier entre l'Iran, la Turquie et le Brésil pour un échange d'uranium sur le territoire turc. Un échange motivé par le souci de dénouer la crise avec les grandes puissances sur son programme nucléaire tout en affichant sa détermination à poursuivre l'enrichissement. Pour le représentant de la République turque à Alger, son pays soutient à fond l'utilisation de l'uranium à des fins pacifiques. Le conférencier a insisté sur la nécessité d'accorder plus d'importance à l'agenda international israélien. Pourquoi s'intéresser uniquement au nucléaire iranien et laisser à Israël la liberté d'agir? s'est interrogé le responsable turc. Pour donner plus de crédibilité à ses propos, l'orateur a estimé primordial que l'Iran devrait coopérer avec l'Agence internationale de l'énergie atomique ( AIEA) pour établir ses objectifs dans le programme nucléaire.