L'ambassadeur de la Turquie à Alger, Ahmed Necati Bigali, a affirmé samedi que les relations entre la Turquie et Israël ne pourront redevenir ce qu'elles étaient avant l'agression contre la "Flottille de la liberté", appelant à la création d'une commission d'enquête internationale et à la reconnaissance par Israël de ses crimes contre des civils le 30 mai dernier. Lors d'une conférence au Centre des études stratégiques du quotidien "Echaab" à Alger, l'ambassadeur turc a indiqué "nous attendons qu'Israël reconnaisse son crime contre ces bénévoles internationaux qui a fait 9 morts", affirmant que les relations turco-israéliennes "ne seront plus les mêmes" après cette agression "terroriste". Le diplomate a tenu à dire que son pays et les autres pays qui ont fait partie de la "Flottille de la liberté" attendent qu'Israël reconnaisse son crime et présente des excuses officielles, soulignant qu'Israël constitue "la seule menace pour la paix au Proche-Orient". Réitérant l'attachement de son pays à une enquête internationale sur le crime israélien, M. Bigali a indiqué que les autorités turques avaient ouvert des enquêtes avec les blessés au niveau des tribunaux turcs et appellent les personnes touchées à poursuivre Israël en justice. Les tribunaux turcs devront rendre prochainement des jugements contre Israël, a-t-il ajouté. M. Bigali a rappelé que toutes les relations avec Israël ont été gelées aux plans économique, politique, artistique et sportif. Il a indiqué que la paix au Proche-Orient ne saurait intervenir sans l'établissement d'un Etat palestinien avec El-Qods pour capitale, insistant sur le droit de retour des réfugiés. Evoquant le rôle de la Turquie au Proche Orient et dans le monde arabe, M. Bigali a souligné que l'objectif de la Turquie est "l'instauration de la paix, de la sécurité et de la coopération au Moyen Orient et dans le monde arabe". A propos de la question du Sahara occidental, l'ambassadeur turc a réitéré "l'attachement de la Turquie au règlement pacifique dans la région sur la base des résolutions onusiennes". Par ailleurs, le secrétaire national chargé de l'information du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Mohamed Djemaa, a évoqué la politique turque dans le monde arabe et les pays voisins. Celle-ci repose sur une stratégie permettant à la Turquie d'être "un acteur régional et international" dans le monde, vu le progrès réalisé dans ce pays dans tous les niveaux notamment économique. Le principal objectif de la Turquie est d'aboutir au règlement de tous les conflits existant entre elle et ses voisins pour devenir la locomotive qui guide les pays musulmans, a estimé M. Djemaa. Pour sa part, l'économiste et universitaire Bachir Msitfa a cité les facteurs de réussite de la politique turque dans le monde arabe.