Après avoir été un grand partisan du tout gratuit financé par la publicité, le p-dg du groupe médiatique News Corp., Rupert Murdoch, a changé d'avis, il veut non seulement adopter le modèle payant mais carrément éradiquer la gratuité de la presse en ligne et casser alors l'équilibre existant entre les portails gratuits très réactifs grâce au contenu enrichi par les internautes et une presse en ligne monétisée qui doit offrir une véritable valeur ajoutée. Ce revirement est indiqué par l'acquisition récente, par sa société, de Skiff, une plate-forme spécialisée dans la publication d'articles de presse sur les supports e-books, smartphones et autres tablettes. Cet achat va aussi s'accompagner d'une réalisation d'un portail baptisé « Journalism Online » sur lequel les éditeurs de presse en ligne peuvent commercialiser leurs articles. Le groupe s'apprête aussi à racheter le premier réseau TV payant d'Europe, le britannique BSkyB. L'homme d'affaires australien semble vouloir accélérer la cadence. Il annonce avoir découvert une théorie. Pour lui, les internautes et surtout les mobinautes qui seront, à l'avenir, plus nombreux devraient payer l'information multimédia et les contenus de divertissement qu'ils consomment en ligne. Son avis est justifié par le fait que seuls les journaux seront capables de fournir des articles de fond et des analyses multidimensionnelles structurées. Cependant, il reconnaît quand même que les portails gratuits, comme Facebook et Twitter, seront toujours les leaders dans la course à l'information grâce aux contributions des internautes. Ce mois-ci, Rupert Murdoch va mettre en exécution sa nouvelle théorie avec les formules payantes des quotidiens Wall Street Journal et The Times. En plus, si l'acquisition du bouquet BSkyB se concrétise, son groupe intégrera, sur les sites Web de ces quotidiens, des contenus de télévision numérique, de la musique en ligne en passant des retransmission d'événements footballistiques. Concernant le mode de payement, l'internaute choisira entre un abonnement annuel forfaitaire et des «micropaiements» pour l'achat d'article à l'unité.