Il y a exactement un an, un site inconnu du grand public, tmz.com, se signalait à l'attention du monde entier en annonçant que Michael Jackson était dans un était critique, puis sa mort. Très rapidement les grosses caméras des plus grands network ont pris le relais devant l'hôpital où Michael (ou plutôt son corps) avait été évacué. Et le pire fut rapidement confirmé : Michael Jackson, à 50 ans, venait de perdre la vie. Très rapidement, un homme fut pointé du doigt : le docteur Conrad Murray. On sait aujourd'hui qu'il avait signé un contrat très lucratif (on parle de 150 000 dollars par mois) pour assister Michael, et notamment lui injecter de puissants anesthésiants, en théorie interdits en dehors d'un hôpital. On sait désormais qu'après avoir injecté à Michael un dose beaucoup très élevée le docteur Murray est allé téléphoner, et n'aurait découvert le drame qu'à son retour. Il a appelé les secours près d'une heure plus tard, après avoir lui-même tenté de ranimer Michael, mais selon divers témoignages, le chanteur était déjà mort quand ils sont arrivés. Les médecins de l'UCLA Center ont donc été d'autant surpris qu'alors que Michael était «vraisemblablement mort depuis plusieurs heures» que ledit médecin leur demande de continuer à le ranimer. Un an plus tard, la mort de Michael Jackson n'aura pas été inintéressante pour tout le monde. Ses disques trustent les meilleures places des meilleures ventes. Un documentaire (près de 70 millions de dollars de chiffre d'affaires) sur ses derniers jours a été produit. Un lucratif contrat aurait signé qui pourrait «offrir» au monde jusqu'à dix albums «inédits». Après tout, on continue à «découvrir» des «inédits» d'un Bob Marley ou d'un Tupac morts depuis bien longtemps. Et qu'importe si Michael avait de son vivant estimé que ces morceaux n'étaient pas, ou pas encore, d'une qualité suffisante pour être diffusés en public. L'essentiel est que le tiroir-caisse fonctionne, notamment pour sa famille qui encaisse 50 % des revenus et doit donner sa bénédiction à tout deal. En bref, beaucoup d'exploitation autour d'une vie qui ne peut que susciter la compassion pour l'ex-enfant star dont l'enfance aura été volée par la musique puis un talent et un génie fous, qui offriront à l'humanité des morceaux géniaux, des pas de danse du même accabit, mais aussi une vie que l'on ne peut que qualifier d'un peu originale avec, notamment, une difficulté pathologique à se projeter dans le monde adulte. Ce qui lui vaudra des accusations de pédophilie dont il s'est toujours défendu, mais après une transaction en 1993 et un procès gagné en 2005, Michael devra quitter son pays dans un premier temps puis Neverland, sa résidence mythique objet aujourd'hui de moult spéculations lucratives, au grand dam de ses ex-voisins. C'est donc avec beaucoup d'émotion que Grioo.com se souvient aujourd'hui du «roi de la pop» qui aura marqué tant de personnes grâce à son génie musical. Retour sur une vie pas comme les autres Né à Gary dans l'Indiana (États-Unis) le 29 août 1958, Michael et ses huit frères et sœurs ont une prime enfance difficile. Joe est un père violent, tenace, et l'insuccès qu'il rencontre avec son groupe les Falcons va le pousser à chercher fortune auprès de ses enfants. Influencé par les grands chanteurs noirs américains (Otis Redding, Little Richard…), il inculque par la force et la rigueur du travail, le goût de la musique et de la danse à sa tribu dès 1960. Michael n'a que deux ans mais l'éducation quasi militaire commence alors pour tous. Les résultats sont rapides : dès 1963, la Jackson Family, première formation familiale, écume les bals et les radios-crochets de la région. Michael brille déjà par sa grâce naturelle et le timbre aigu de sa voix. En véritable manager, Joe fait signer les premiers contrats des cinq frères désormais nommés les Jackson Brothers. Le premier déclic se produit au Théâtre Apollo de New York où le groupe remporte en 1967 son premier grand concours. Les enfants signent dans la foulée un contrat avec la maison de disques Steeltown Records. Après quelques 45 tours, dont le premier, Big Boy en janvier 1968, les Jackson Five prennent leur envol. La télévision y est pour beaucoup. Elle les plébiscite en raison de la présence scénique du jeune Michael et de ses inimitables pas de danse. Motown, puis Epic Assurément, les 5 jeunes Américains transforment tout en or. Leurs shows subjuguent et leurs disques se vendent par millions. Le groupe signe chez Motown Records, la célèbre firme noire-américaine. Agé de seulement 11 ans, Michael est le fer de lance du groupe et prépare inconsciemment le terrain pour une formidable carrière solo. L'aventure des Jackson Five dure jusqu'en 1976, année durant laquelle, pour de sombres raisons de droits d'auteur, ils changent de maison de disques (ils signent chez Epic) et de nom (The Jacksons remplace The Jackson Five). Mais Motown, conscient du charisme du jeune leader, avait pris soin de faire enregistrer Michael en solo. Jusqu'en 1976, le jeune artiste signera six albums sous son seul nom. Le premier s'intitule Got To Be There et sort en 1972. Parallèlement, The Jacksons continuent de séduire un public international, enregistrant de nombreux albums, notamment Destiny en 1978 et Triumph en 1981. Malgré l'extraordinaire engouement du public et la gloire, la vie de Michael est parfois un calvaire. Adolescent, son visage est couvert de boutons, et il n'échappe pas à un véritable harcèlement de la part de son père. Moqueries, mépris sont le lot quotidien du jeune homme qui avouera plus tard à demi-mots que cette période est à l'origine de ses nombreux recours à la chirurgie esthétique. Une enfance gâchée en somme, qui peut expliquer les obsessions futures du chanteur et sa mégalomanie. Thriller : l'album mythique Sa carrière solo prend de l'ampleur avec la sortie en octobre 1979 du fabuleux album Off The Wall. Michael est parfaitement épaulé par le producteur Quincy Jones qu'il rencontre en 1977 et qui restera des années durant son ami et collaborateur. Mais le déclic se fait en 1982, à la sortie de l'album Thriller, l'album le plus vendu de l'histoire de la musique ! Dès lors, Michael Jackson devient un dieu vivant, déclassant les Beatles ou le King Elvis. Ses clips contribuent à sa fortune et à sa gloire, notamment celui du titre-phare Thriller, qui dans son intégralité frôle le quart d'heure et est présenté comme un véritable court-métrage. Le phénomène Michael Jackson est indescriptible. Ses apparitions provoquent un raz-de-marée. Ses disques se vendent par millions. Mais au sommet de sa gloire, il subit un grave accident : sur le tournage d'une publicité pour Pepsi en janvier 1984, il est gravement brûlé au visage. En découle une série d'opérations qui, plus ou moins légitimes, transforment peu à peu le chanteur. D'année en année, et ce malgré ses invraisemblables démentis, Jackson devient un étrange personnage pâle, au visage déformé et méconnaissable. Un comportement qui provoque de nombreuses critiques. Le ranch de Neverland C'est aussi à cette époque intense que Michael succombe à tous les excès. Sa somptueuse demeure de Neverland (acquise en 1988 et nommée ainsi en hommage au dessin animé Peter Pan) est un véritable parc d'attraction dans lequel l'artiste se retire, seul dans son monde, malgré sa popularité. Paradoxalement, les controverses qu'il suscite entretiennent les ventes de ses disques. Bad (1987) puis Dangerous (1991) sont avant tout des oeuvres d'une grande qualité. Incontestablement, Jackson est un génie de la pop et ses chansons, savamment mises en scène par une puissante stratégie marketing, atteignent la perfection (Black or White, Heal the World, Earth Song, Remember the Time, Bad, Just Can't Stop Loving You). L'artiste sait aussi s'engager pour des nobles causes, comme lorsqu'il écrit We Are The World avec Lionel Richie en 1985, ou qu'il investit pour les enfants malheureux. Pour couper court à certaines de ces rumeurs, le chanteur épouse soudainement en mai 1994 la fille du King, Lisa Marie Presley. Mais le mariage ne dure que deux ans. Jackson épouse en secondes noces une inconnue, Debbie Rowe, avec laquelle il a un premier enfant Prince Michael Jackson en février 1997. Désormais, la petite histoire prend le pas sur sa discographie. Le printemps 1998 voit la naissance de son second enfant Paris. En 1999, il congédie sa femme moyennant une forte somme d'argent. L'artiste nous gratifie d'un nouvel opus en 2001 : Invincible. L'année 2002 remet le feu aux poudres, après la diffusion internationale d'un reportage intime accordé par Michael à un journaliste. Dans ce documentaire, on voit Jackson dans son univers, tel un éternel enfant. On découvre aussi un être d'une extrême sensibilité, à l'enfance difficile, qui cherche par sa douce folie, à retrouver un monde perdu. Un monde d'amour, d'innocence, et de paix. Retour sur scène et décès Après des années de déboires financiers et judiciaires, Michael Jackson projetait son grand retour sur scène en juillet 2009, à Londres. Près d'une cinquantaine de dates était programmée. Les tickets s'étaient écoulés comme des petits pains, les fans attendant depuis très longtemps le retour de l'icône de la pop. Malheureusement, le sort allait en décider autrement : à 14h26 (heure de Los Angeles) le 25 juin 2009, Michael Jackson est décédé des suites d'un arrêt cardiaque. Malgré les nombreuses tentatives pour le réanimer, Michael s'en est allé. Des millions de fans à travers le monde ont rendu un vibrant hommage à la star disparue. Des centaines de millions de disques vendus, autant de produits dérivés, une véritable industrie autour du personnage auront fait de lui l'artiste le plus écouté, le plus convoité et le plus admiré de ces cinquante dernières années.