L'automobiliste verbalisée pour avoir conduit voilée début avril à Nantes a été victime d'un «délit de sale gueule» de la part du policier qui l'a contrôlée, a dit son avocat lors de l'audience devant le tribunal de police. Sandrine Moulères est l'une des quatre femmes de Liès Hebbadj, ce commerçant de Rezé (Loire-Atlantique), mis en examen le 9 juin pour «fraudes aux prestations sociales, escroqueries, travail dissimulé et aide au séjour irrégulier d'étrangers. Le ministre de l'Intérieur, qui accusait cet homme de polygamie, avait réclamé la déchéance de sa nationalité française après la médiatisation de la contravention de 22 euros pour conduite avec niqab infligée à celle que Liès Hebbadj qualifie de «maîtresse». Celle-ci devrait être mise en examen d'ici la fin de la semaine, dans le cadre de l'enquête sur les fraudes aux prestations sociales. «Rien, dans le code de la route, n'interdit le port du voile au volant», a plaidé Jean-Michel Pollono qui a demandé au tribunal de police d'annuler la procédure. «Pour moi, il y a délit de sale gueule. Le niqab n'est pas pire que le casque des pilotes de Formule 1, qui tournent à 320 km/h sur les circuits et qui peuvent pourtant regarder dans leurs rétroviseurs», a-t-il dit. Le tribunal de police a mis sa décision en délibéré au 13 décembre. «Je suis aussi une maman, j'emmène mes enfants à l'école et au sport», s'est défendue Sandrine Moulères, 32 ans, qui s'est présentée voilée et gantée à la barre. R. I.