Dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, Mustapha Ferroukhi, secrétaire général du ministère de l'Agriculture et du Développement rural (MADR), a rappelé les principes à la base de la démarche adoptée par le ministère : sécurisation des exploitants, visibilité de la politique nationale et préservation du patrimoine foncier agricole. Il a expliqué pourquoi la concession a été fixée pour une durée de 40 ans, c'est-à-dire sur une période de deux générations. Le secrétaire général du MADR a rappelé que 200 000 exploitants agricoles bénéficient de la concession. L'agroalimentaire, fait-il observer, est une activité privée. M. Ferroukhi a évoqué la filière tomate – un cas plus facile que les autres, a-t-il fait remarquer – pour laquelle, il y a eu un diagnostic et un certain nombre de mesures comme la prime à la production et la modernisation des exploitations. Il souligne que la filière doit développer des relations contractuelles. A propos des importations qualifiées d'anarchiques, il rappelle que la filière est en concurrence, elle doit s'organiser pour répondre aux exigences des consommateurs. Concernant les prix des produits agricoles frais payés par le consommateur, il signale qu'à l'amont des marchés de gros, il y a les collecteurs. En Algérie, les exploitations sont de petites dimensions, nous voulons organiser cette relation entre les exploitations agricoles et les marchés de gros. Il cite l'exemple de la pomme de terre où il y a entre 30 000 et 40 000 exploitants. Comment faire pour que toutes leurs «micro décisions» soient coordonnées, ajoute-t-il. Entre le champ et le marché qui se trouve en milieu urbain où vivent 60 à 70 % de la population, on ne peut plus fonctionner en circuit court, dit-il. Nous devons moderniser les circuits, estime M. Ferroukhi qui souligne que l'Etat accompagne les producteurs dans cet effort de modernisation. Il a cité également l'exemple de la filière céréales qui comprend 700 000 opérateurs. Le travail se fait filière par filière, précise-t-il, c'est un travail de proximité. Pour le mois de Ramadhan, il y aura disponibilité de viandes rouges, annonce-t-il. Quant à la viande blanche, 2 000 tonnes de poulet produit localement sont déjà congelés pour répondre à la demande pendant le Ramadhan durant laquelle, fait-il remarquer, la consommation est multipliée par trois ou quatre.