Devant l'ampleur qu'a prise le phénomène des constructions illicites à Alger et les débordements constatés à chaque opération de démolition, les services administratifs font de plus en plus appel aux services de sécurité pour maintenir et gérer l'ordre public lors de l'exécution des décisions de démolitions. Contacté à ce sujet, le groupement de gendarmerie d'Alger a fait savoir que rien que pour les cinq premiers mois de l'année, ses services ont accompagné 47 grandes opérations de destruction touchant 396 constructions illicites et des bidonvilles. Il s'agit, note-t-on, d'une hausse de 36,94% dans ce genre d'activité par rapport à la même période de l'année dernière où il a été enregistré 50 opérations de démolition ayant touché 232 constructions illicites. Nul n'ignore qu'à Alger, les bidonvilles ont tendance à pousser comme des champignons et ce, malgré les opérations de recensement, les différents contrôles, les importants programmes de construction initiés par l'Etat et les grandes opérations de démolition. D'ailleurs, au cours de cette année, le wali d'Alger a sollicité les services de sécurité au moins 35 fois dont 16 concernant des opérations de démolition, 15 pour rétablissement de l'ordre public suite à de telles opérations et quatre fois pour maintenir l'ordre et sécuriser des opérations de relogement dans différents quartiers de la capitale. De leur côté, les présidents des assemblées populaires communales ont sollicité les gendarmes pour accompagner 35 opérations de démolition. Selon le groupement de gendarmerie d'Alger, ces interventions ont été assurées par les différentes unités territoriales assistées par différentes unités d'intervention dont les SSI (sections de sécurité et d'intervention) et les GIR (groupement d'intervention et de réserve) ainsi que les GIN (groupes d'intervention et de neutralisation). Par ailleurs, les unités territoriales de la Gendarmerie nationale continuent, dans leurs activités de routine, de surveiller les différents sites pour empêcher l'implantation de nouveaux bidonvilles. Elles veillent, également, à relever tous les délits et les infractions liés à l'urbanisme dont le non-respect des normes de construction, la construction sans permis de construire ainsi que les différentes atteintes au foncier agricole. A ce sujet, les services de sécurité d'Alger affirment que depuis le début de l'année, 66% des affaires sont été constatées dans la circonscription administrative de Draria et environs dont Baba-Hacen, El-Achour, Sebala. D'ailleurs, rien que pour mercredi et jeudi derniers, les éléments de la compagnie de gendarmerie de Draria ont relevé dans ces communes une douzaine de délits et infractions dans le cadre de la police de l'urbanisme. Pour faire face à ce phénomène, les services de sécurité intensifient davantage leur dispositif par l'occupation permanente du terrain et le renforcement des contrôles pour tout type de construction. Une fois l'atteinte à l'urbanisme constatée, un procès verbal est établi et dressé aux collectivités locales qui décide la réglementation de la situation ou l'opération de démolition. Par ailleurs, dans le cadre de la lutte contre les bidonvilles, les autorités locales ont décidé la création de postes de gendarmerie au niveau des cités recensées qui attendent le relogement et ce, pour lutter à la fois contre toutes les formes de criminalité et empêcher la construction de nouvelles baraques dans ces cités. En effet, les bidonvilles de Gué de Constantine et de Baraki verront ces jours-ci la création de ces postes de gendarmerie.