Après plus de 18 mois de gestation, un magistrat a été désigné, il y a quelques jours, pour relancer l'instruction d'un dossier où se mêlent corruption, détournements, fausses factures, abus de biens sociaux et prébendes. D'où les convocations adressées par le juge d'instruction aux nombreux fournisseurs de divers produits nécessaires aux activités de la filiale mines de Tébessa. D'autres convocations ont été adressées à des témoins dont les 4 directeurs ainsi que l'ex-directeur général et celui de l'exploitation. C'est ce qu'a révélé une source proche de la direction générale du complexe sidérurgique El-Hadjar dont dépend la filiale de Tébessa. La même source a précisé que «contrairement à ce qu'avancent certains à la crédibilité douteuse, nos directeurs des mines de Tébessa ne sont pas sous contrôle judiciaire et n'ont rien à se reprocher». Ce rebondissement dans cette ancienne affaire, qui avait fait couler beaucoup d'encre pour avoir été dénoncée par les syndicalistes de Tébessa sous l'impulsion de leurs camarades d'Annaba, intervient avec le verdict rendu hier par le tribunal des affaires sociales d'El-Hadjar. La présidente de cette institution judiciaire a déclaré illégale la grève générale illimitée déclenchée par les travailleurs de la filiale tuberie le 21 juin 2010. Elle répondait ainsi positivement à l'une des deux plaintes déposées par la direction générale ArcelorMittal Annaba. La même magistrate est appelée à statuer dans les 48 heures sur la deuxième plainte du même employeur. Celui-ci a estimé que le débrayage entamé par les 5 700 travailleurs le 21 juin au complexe sidérurgique El-Hadjar, et qui a duré plus de 3 jours, est illégal. Pour de nombreux observateurs au fait de tout ce qui a trait au groupe indien leader mondial du fer et de l'acier, le rebondissement de l'affaire de Tébessa annonce la mise au jour de beaucoup d'autres. «Les prébendes versées à certains petits responsables et syndicalistes véreux par les fournisseurs de divers produits nécessaires dans les activités des mines de Tébessa, ne sont rien comparativement à celles de Annaba», a indiqué l'un d'entre eux. La même source a par ailleurs estimé que cette affaire des mines de Tébessa, objet d'une plainte déposée en temps utile par Omar Benabderahmane, ex-directeur général, est un des dossiers noirs dont ne cesse de parler Smaïn Kouadria, le secrétaire général du syndicat ArcelorMittal.