Devant être jugée le 19 octobre 2010, elle a été reportée pour des considérations gardées dans la confidentialité. Cette affaire devrait revenir au devant de l'actualité judiciaire avant la fin de l'année. Le procès du 26 octobre concerne une affaire similaire. Dans ce dossier bien ficelé par les enquêteurs, se mêlent des actes non conformes à la loi portant cession du foncier, d'entreprises publiques économiques mises en faillite et liquidées pour être «offertes» aux copains et aux coquins, trafic d'influence, détournement d'un grand nombre de logements sociaux et d'importantes quantités de matériaux de construction dont ceux sous tension destinés à la réalisation d'équipements et infrastructures de base, la dilapidation de patrimoine public... La liste des détails des faits et méfaits inventoriés par les mêmes enquêteurs est véritablement longue. Ils impliquent également des fournisseurs et entreprises privées ayant bénéficié, à travers différentes pratiques, des largesses du Trésor public dans cette wilaya frontalière de l'extrême Est du pays. Air du temps, dans leurs conclusions d'enquête sur la gestion de la wilaya, les services de sécurité sont revenus sur une multitude de perles qui jonchent la vie de l'administration locale aux dépens des deniers publics. Au banc des accusés, un ancien président d'Assemblée populaire de wilaya (APW), un directeur d'agence foncière, plusieurs membres du bureau exécutif et cadres de la wilaya de l'époque, des pseudo-bénéficiaires de logements et investisseurs. Lors de ce procès qui durera, certainement, dans le temps, il y aura des zones d'ombre. Elles entourent l'implication de beaucoup d'autres personnes. Interrogés sous le sceau de l'anonymat, des enquêteurs affirment qu'il n'y aura pas d'autres révélations sur ce qui ressemble à une mise à sac planifiée du patrimoine public. Toutefois, nos sources précisent qu'il sera question de transfert illégal d'importantes sommes en devises l'équivalent de plusieurs centaines de millions de dinars mal acquis sur des comptes bancaires en Europe via la Tunisie. L'accusation tournera autour de la mauvaise gestion du portefeuille foncier de la wilaya et de patrimoine mobilier et immobilier dilapidé. Le président du tribunal aura à travailler sur le volumineux dossier sous le regard d'une dizaine d'avocats de la défense convaincus de l'innocence de leurs mandants respectifs. Certains ont affirmé que «le dossier de l'accusation est vide». Et pourtant, il y a bien ces logements faussement attribués pour être vendus à des tiers. Tout aussi matériellement démontrés des actes de corruption, faux en écritures et usage de faux, complicité de recel et d'abus de biens sociaux. Bon nombre d'anciens élus de l'APW et de différentes APC de l'époque, à l'image de celles d'El-Kala, Tarf, Zerizer, Chaïta Mokhtar, Bouhadjar, ont toujours en mémoire, le déclenchement brutal de l'enquête sur ce dossier. En expliquant aux enquêteurs le mécanisme des fausses attributions de logements, facturations, décisions de cession de lots de terrain et autres biens du patrimoine public, des cadres d'exécution ont accablé leur hiérarchie. Ces mêmes enquêteurs n'en avaient pas cru leurs oreilles lorsque ces cadres se sont mis à le leur expliquer. Que ce soit pour les logements, les lots de terrain, les matériaux de construction, la gestion des sablières… les décideurs concernés de l'époque n'étaient rien d'autres que des intermédiaires. Il a fallu attendre le changement à la tête des différentes institutions (wilaya-APW) et directions (foncier, logements, industrie) pour permettre l'éclatement de ce scandale. Il est intervenu quelques mois après celui impliquant directement le wali Djillali Arrar, accusé par un des vice-présidents de l'APW d'une multitude de malversations, abus de pouvoir et d'autorité, d'influence et dilapidation du patrimoine public. C'est dire qu'il existait des liens étroits, fonctionnels entre les membres de l'exécutif dont le premier responsable et les élus de l'APW. Du côté de la justice, plusieurs magistrats affirment qu'aucune affaire quelle que soit la position sociale ou professionnelle du ou des auteurs ne sera laissée au fond d'un tiroir. Pour d'autres, quand il y a scandale, il est sain qu'il éclate sur la place publique et que les citoyens soient informés. Ce qui n'est malheureusement pas le cas au regard des difficultés à disposer d'une voix autorisée pour de plus amples informations sur une affaire dont l'instruction a été achevée. Et des scandales entre les wilayas de Annaba et El-Tarf sous la juridiction de la Cour de Justice de Annaba, il y en a des dizaines. A l'exemple du patrimoine de plusieurs entreprises propriétés de la Société de gestion des participations Est-Sud Est. Depuis des années, il est entre les mains de locataires qui ne paient pas un seul centime de redevance locative par la grâce d'une décision de l'ancien directeur condamné à 6 années de prison ferme.