C'est un paisible quartier en cul de sac jouxtant le centre pour personnes âgées et handicapées (anciennement l'hospice) et qui a bercé les plus beaux moments de mon adolescence. Le spectacle de désolation qui y règne m'a vivement interpellé : un affaissement de la chaussée dû certainement à l'éclatement d'une conduite d'eau menace en effet directement les habitations aux alentours. D'après un riverain, le trou béant colmaté par une pose dérisoire de pierres et de cartons à vu dernièrement une voiture s'y encastrer. Il a fallu faire preuve d'ingéniosité pour la dégager. Cet incident a creusé davantage l'inégalité du terrain. Un autre riverain intervient alors : «Tout le monde sait que l'eau est un élément érosif par excellence, qui a fait écrouler bien des montages, alors nous, avec nos vieilles bâtisses, on peut aller se rhabiller, vous savez nous avons tout le temps adopté une devise typiquement londonienne «never explain never complain (ne jamais s'expliquer ne jamais se plaindre) mais quand il y va de notre sécurité et de celle de nos enfants, nous nous devons de réagir. Nous sommes allés voir à maintes reprises les responsables des travaux de l'APC et de l'Algérienne des eaux pour faire état de la dangerosité de la situation. Nos doléances sont restées lettre morte.» Un peu en contrebas, des eaux usées provenant d'une conduite défectueuse de l'hospice viennent allégrement se mêler à une autre conduite d'eau potable, celle qui a rendu l'âme. Ce qui nous donne une situation dantesque et périlleuse pour la santé. En attendant d'hypothétiques travaux, il passera beaucoup d'eau sous les portes.