Pourtant ce ne sont pas les associations qui manquent. Certainement, Biskra s'enfonce de plus en plus dans un état de délabrement sans précédent, résultat de multiples agressions occasionnées au cadre de vie sans que cela fasse réagir outre mesure les responsables concernés, au-delà des voeux pieux, ni même la société civile qui, aussi curieux que cela puisse paraître, ne semble particulièrement pas pressée de faire entendre sa voix. Pourtant, ce ne sont pas les associations qui manquent. Forcément, on est bien obligé d'admettre qu'au train où vont les choses, la clochardisation n'est pas loin. Le phénomène le plus frappant à Biskra, c'est l'état des routes complètement impraticables et les ordures et immondices. L'exemple le plus édifiant est celui de l'avenue Hakim Saâdane qui mène à l'hôpital de Kakim Saâdane, en plein centre-ville. La voie jouxtant le cimetière de Boukhari offre un spectacle de désolation avec une dégradation très poussée. L'endroit devient impraticable pour les véhicules légers, les poids lourds et autres engins de toutes sortes. Il est curieux que personne n'ait pu encore réagir. Ces lieux sont devenues des parcs de réparation mécanique où trônent cambouis et autres barres de fer ou pièces usagées abandonnées par les «squatters» et que les enfants se font un malin plaisir d'éparpiller au gré de leur humeur. Pour revenir à l'état des routes, la situation est catastrophique. Partout, les nids-de-poule fonchant la chaussée, faute d'une prise en charge sérieuse, occasionnent les pires désagréments aux automobilistes. Partout, c'est le même décor qui s'offre à la vue et le centre-ville n'est pas épargné. De plus c'est devenu une tradition à Biskra que les travaux effrénés de terrassements pour pose ou réfection de trottoirs ou encore de canalisation, se font en plein jour sur les principales artères, déjà suffisamment encombrées en temps normal et qui s'achèvent par le rebouchage sommaire des trous et non par la remise en l'état des lieux. Une partie du remblai ira recouvrir la chaussée pour former un mélange boueux en temps de pluie et qui se transforme en nuages de poussière au passage des véhicules, par beau temps. Signe des temps, Biskra s'est «ruralisée» à vive allure et rassemble tous les ingrédients d'un village mal entretenu. Au Vieux-Biskra, gigantesque cité de la partie basse de la ville, il y a longtemps que les habitants ont oublié le progrès. Les lieux représentent un véritable casse-tête chinois avec leurs dédales de rues défoncées, impraticables sur presque l'ensemble de la cité. On y creuse des trous qu'on rebouche aussitôt puis on creuse d'autres à côté qu'on laisse se remplir d'eau pour se transformer en pièges. On repart et on revient plus tard, et ainsi de suite... autant dire, c'est le règne de la boue. La dernière trouvaille des responsables, c'est la pose de nouveaux ralentisseurs le long des artères principales. Des formes coniques très mal conçues, émergeant de la chaussée et accrochant au passage le châssis des véhicules, ont été réalisés, sans même se soucier des nids-de-poule proches qui pourtant ne nécessitent pas grand-chose. La cité des villas des cadres n'est pas mieux lotie, avec les amoncellements de boue charriée par les eaux des oueds au passage où s'érigent de nouvelles cités. Les habitants sont astreints au parcours du combattant pour éviter de s'enliser dans un véritable bourbier, particulièrement en temps pluvieux. Il est donc urgent de se pencher sérieusement sur ces problèmes qui se rajoutent aux nombreux autres endurés par les citoyens. Biskra mérite un meilleur sort, surtout au regard des énormes potentialités dont elle dispose.