Pour les climatiseurs et les ventilateurs, les Bordjiens ont la chance de pouvoir faire des achats moins chers que dans les autres régions du pays. Mais le comble reste celui des coupures d'électricité et les chutes de tension. «A quoi sert d'avoir un climatiseur sans électricité», dira un habitant des 12 Hectares. «On a passé la nuit avec 20 V. Rien ne marche : ni le climatiseur ni le ventilateur et même pas de l'eau fraîche », ajoute-t-il. Du côté des marchands de climatiseurs et des ventilateurs, la canicule est une bonne affaire. En quelques jours, leurs chiffres d'affaires ont presque triplé et les vente se sont multipliées. «Ce ne sont pas les seuls produits qui ont retrouvé acheteurs, il ya aussi les réfrigérateurs. Depuis quelques jours, on transporte beaucoup de réfrigérateurs», nous dira un chauffeur d'une Peugeot 404, transporteur de marchandises. En plus de ces moyens pour supporter la chaleur, les Bordjiens sont les maîtres d'un plat traditionnel ‘'Chelita'' ou ‘'Lahmis'', du piment piquant et de la tomate cuits sur un tadjine, épluchés, ensuite écrasés et mélangés avec de l'huile d'olive. Le plat est servi avec de la galette locale ‘'Kesra''. Ce plat très piquant est servi surtout à midi. Pour les anciens de la région, ce plat stimule le métabolisme, contribue à brûler la graisse et prolonge le sentiment de satiété. Il faut supporter le piquant au moins 30 minutes pour quand puisse boire après. «Vous n'aimez pas trop manger épicé ? Peut-être devriez-vous essayer de vous y habituer. Une multitude d'études indique que ce serait excellent pour l'estomac, en plus de contribuer à protéger contre diverses maladies», me dira Hakima, médecin et native de la région. «La croyance voulant que les aliments épicés exacerbent les ulcères et d'autres troubles gastriques a la vie dure. Or, les résultats de nouvelles études indiquent plutôt que le piment fort protège la muqueuse de l'estomac et pourrait contribuer à prévenir les lésions gastriques associées à l'emploi des analgésiques anti-inflammatoires. De plus, iI est riche en calcium et en vitamine A et C. Enfin, il pourrait diminuer le risque de souffrir de maladies cardiovasculaires et du cancer, contribuer à prévenir le diabète et stimuler le métabolisme», explique-t-elle. « Il faut, toutefois, éviter d'en abuser. Souvent, les gens souffrant de problèmes gastriques pensent que, pour guérir, ils doivent éviter les piments. «Mais rien ne prouve que ce soit une bonne chose. Consommées avec modération, les épices confèrent une agréable saveur aux plats et rien n'indique qu'elles puissent être mauvaises pour la santé», ajoute-t-elle. Il y a, au contraire, de nombreuses preuves scientifiques montrant que les mets épicés sont bons pour la santé. Les résultats de nouvelles études indiquent que le piment fort possède de nombreuses propriétés. Ainsi, dans une étude menée en laboratoire au Royaume-Uni, on a découvert que la capsicine, substance qui confère au piment sa saveur piquante, pouvait détruire les cellules cancéreuses du poumon et du pancréas sans s'attaquer aux cellules saines voisines. Selon les chercheurs, c'est ce qui explique que les taux de certains cancers soient plus faibles chez les Mexicains et les Indiens que chez les Occidentaux. Les résultats de deux études menées en Australie apportent d'autres nouvelles réconfortantes : la consommation de plats pimentés contribue à protéger contre l'accumulation de cholestérol dans le sang et à diminuer les besoins en insuline, ce qui pourrait jouer un rôle dans la prévention et le traitement du diabète. Qu'en est-il alors de ses effets sur l'estomac ? Selon les résultats d'une étude menée en Hongrie, le piment aurait plutôt pour effet de diminuer la production d'acide gastrique ainsi que les saignements associés à l'emploi d'anti-inflammatoires non stéroïdiens tels que l'aspirine. Enfin, selon les résultats d'une étude menée à Singapour, la consommation quotidienne de piment diminue de 53 % le risque de faire des ulcères gastro-duodénaux.