Les banques françaises progressent fortement, hier, en Bourse après la décision du Comité de Bâle d'assouplir ses exigences en matière de fonds propres pour les établissements financiers et la publication des résultats trimestriels d'UBS meilleurs qu'attendu. Vers 10h30, Crédit agricole (+8,74 %), Dexia (+6,24 %), Société générale (+8,08 %), BNP Paribas (+5,76 %) sont en tête des hausses de l'indice CAC 40 et les principaux contributeurs à sa progression (+0,84 %) comme ce fut le cas lundi en réaction à la publication, vendredi soir, des tests de résistance européens. Au même moment, l'indice du secteur bancaire européen Stoxx gagne 3,49 % et tient la tête des hausses sectorielles. Malgré la hausse d'hier, les titres des banques françaises, pénalisées en Bourse depuis le début de l'année par les projets réglementaires du comité de Bâle et par la crise de la dette souveraine de la Grèce, sous-performent encore cet indice. Seule l'action Natixis surperforme l'indice - +14,30 % depuis le 1er janvier -, soutenue depuis l'été 2009 par les garanties sur les actifs toxiques que la banque a reçues de sa maison-mère BPCE (Banque populaire-Caisse d'épargne) et par le retour aux bénéfices depuis fin 2009. UBS s'envole de 8,34 %. Le groupe bancaire suisse, qui est revenu dans le vert comme attendu, a fait état d'un résultat meilleur que prévu au deuxième trimestre, avec notamment une bonne surprise dans la gestion d'actifs qui a enregistré des rentrées pour 3,4 milliards de francs, après une hémorragie de 17,1 milliards et alors que les analystes attendaient encore des sorties pour 1,65 milliard. Deutsche Bank, qui a publié des résultats trimestriels conforme aux attentes et a fait état d'une baisse de ses provisions, avance de 2,76 %. «Les banques françaises étant les plus pénalisées par Bâle III, elles devraient donc bénéficier des révisions (du Comité de Bâle)», dit Omar Fall, analyste chez UBS. Il ajoute que les établissements de l'Hexagone ont aussi bénéficié de la publication des résultats des «stress tests» européens. Un autre analyste, qui a requis l'anonymat, souligne que les décisions du régulateur bancaire profitent particulièrement à Crédit agricole. «On voit que le Comité de Bâle se montre plus compréhensif pour un certain nombre de 'business models' de type Crédit agricole, qu'il s'agisse du traitement des participations minoritaires et des activités d'assurance», dit-il. «Le Comité de Bâle a le souci de ne pas provoquer d'augmentation de capital dilutive et de mettre en place un nouveau dispositif plus sûr mais dans la douceur», ajoute-t-il. Le Comité de Bâle a indiqué lundi soir qu'il allait assouplir son projet de réglementation relatif aux fonds propres et aux liquidités des banques, suggérant que de nouvelles concessions ont été faites aux banques. Les établissements bancaires se livrent depuis plusieurs mois à un lobbying intensif pour que les régulateurs modifient leur projet de durcissement de la réglementation présenté en décembre 2009.