Des experts et des cadres financiers estiment que malgré la réforme du système bancaire enclenchée, le fonctionnement des banques reste figé. Absence de concurrence entre les différents acteurs du secteur, absence de stratégies, notamment en matière de crédit et de prise de risque, sont parmi les défaillances qui sont relevées. Des lacunes qui se traduisent par un accompagnement exclusif de certains gros clients et qui donnent lieu donc souvent à une mise entre parenthèses des règles prudentielles. Les mises en garde et les réglementations dans ce domaine sont pourtant légion. La Banque d'Algérie, à travers les rapports sur la situation financière du pays, ne manque pas de relever à chaque occasion que les six banques publiques doivent améliorer leurs systèmes de contrôle interne et de gestion des risques-crédit. En octobre dernier et en prévision de l'application, à partir de 2008, des nouvelles règles prudentielles prévues par un nouveau dispositif international appelé Bâle 2 (du nom de la ville suisse où il a été élaboré) et mis en forme par la Banque des règlements internationaux (BRI), la Banque d'Algérie avait souhaité que les banques réadaptent notamment leur système de crédit. Le nouveau dispositif international élaboré en Suisse vise l'amélioration des capacités de gestion des risques bancaires par les banques centrales du monde entier et prend en compte, notamment, l'importante croissance des techniques de gestion des risques et la volatilité accrue sur les marchés financiers ainsi que les innovations financières et la libéralisation et la déréglementation des marchés financiers, non prises en compte par Bâle 1. Rappelons que les recommandations de Bâle II relatives aux risques-crédit s'appuient sur " l'exigence de fonds propres ", " la procédure de surveillance de la gestion des fonds propres " et " la discipline du marché (transparence dans la communication des établissements). Les autorités de contrôle devront s'assurer que chaque banque est dotée de processus internes " sains " lui permettant de vérifier l'adéquation de ses fonds propres sur la base d'une évaluation complète des risques qu'elle encourt. Les autorités de contrôle disposent de pouvoirs renforcés et pourront en particulier imposer, au cas par cas, des exigences de fonds propres supérieures à celles résultant de la méthode utilisée. En conclusion, il est indéniable de reconnaître que Bâle II représente pour les banques bien plus qu'une palette de méthodes internes pour calculer les exigences de fonds propres, en leur permettant de s'orienter vers les exigences émises pour la gestion des risques et également vers les " bonnes pratiques ".