Le pittoresque village d'Aït Hichem abrite du 27 juillet au 1er août le festival du tapis, en hommage à ses femmes tisseuses qui ont fait sa notoriété, et de leur rôle dans la préservation de ce segment important du patrimoine culturel. En effet, c'est le tapis baptisé du même éponyme qui a fait connaître, au-delà des frontières nationales, ce village perché à 1200 m dÆaltitude environ sur une crête de Ain El Hammam, à une cinquantaine de km au sud de Tizi Ouzou. Sa renommée, ce village la doit , incontestablement, à ses tisserandes, ces femmes aux doigts de fée qui se sont ingéniées à conférer une beauté à ce produit artisanal, tout en lui permettant de préserver son authenticité et de traverser des siècles sans subir la moindre ride. Dès leur jeune âge, les filles d'Aït Hichem sont initiées au tissage, représentant leur ressource de vie, voire même leur raison d'être. Enseigné de mère en fille, ce métier constitue également, pour ces gardiennes de valeurs ancestrales, un moyen d'expression de leurs sentiments de femmes, guère avantagées par les dures conditions de vie dans cette région montagneuse. Derrière la beauté esthétique du tapis se cache, en effet, de lourdes peines et souffrances, souvent refoulées par ces braves femmes, mais quÆelles s'évertuent d'exprimer discrètement et dÆune manière artistique pour s'extérioriser tout en gardant leur dignité.