Ils se sont déroulés dans un «excellent» silence. Il manquait peut-être une information à faire porter sur l'affiche : «Ne pas déranger les 13es championnat d'Europe d'Espagne.» Dommage que de pareils événements ne soient pas mis en «une», ils auraient permis en cette période estivale, aux nationaux de découvrir un peu plus la place qu'occupe cette discipline dans notre pays et surtout de savoir que dans le mouvement sportif, il n'y a pas uniquement le football qui mobilise. En Espagne, c'est le professionnalisme, l'engagement, l'émotion, la mobilisation, la recherche, la concurrence, la compétition, le plaisir et la démonstration qui accompagnent ces 13es championnats. Rien, absolument rien n'est laissé au hasard. Les télévisons du monde étaient sur le terrain, non seulement pour la couverture, mais aussi pour leur propre compétition. Améliorer leur stratégie de réalisation, exploiter et tester leurs équipements, assurer une retransmission de qualité en direct de ces championnats et offrir aux téléspectateurs du monde notamment aux Européens la possibilité d'apprécier à travers des commentaires de haut niveau le beau spectacle. Un spectacle qui donne de l'émotion. Tout est suivi, tout est repéré, le moindre faux pas est vite commenté avec des statistiques et des rappels des courses antérieures. La qualité des commentateurs donne, il faut le relever, du goût à la compétition. C'est cela aussi la compétence rien d'autre. Rien n'est laissé au hasard, le temps ne donne plus le temps au bricolage. Chez nous, nous avons pourtant des compétences. Nous avons ces équipements, ce matériel de dernière technologie acheté à des prix faramineux. Encore faut-il que tout cela soit accompagné de la formation indispensable pour faire du spectacle via le jeu d'images, une formation de réalisateurs chaque fois renouvelée pour atteindre le niveau exigé par les grands spectacles, sportifs, culturel et autres. Même schéma pour les journalistes où une spécialisation, une maîtrise de la discipline ne doit pas être obligatoirement celle du football seulement mais celle des aux autres disciplines aussi. C'est dommage. Les 17es championnats d'Afrique d'athlétisme de Nairobi (28 juillet-1er août) ont eu lieu sans faire de bruit. Avec une participation de nos nationaux, à l'image des athlètes Larbi Bouraâda et Mourad Souissi qui se sont décernés respectivement l'or et l'argent du décathlon. Il y avait un esprit collectif et non individuel des nationaux qui ont apprécié les résultats acquis au terme de leur rendez-vous. Le champion d'Afrique, Larbi Bouraâda a terminé la compétition en première position avec un total de 8 148 pts (son meilleur total est de 8 171 pts), suivi de son compatriote Mourad Souissi 7 818 pts qui a réalisé un nouveau record personnel (son ancien total était de 7 690 pts). Les médailles de Bouraâda et Souissi viennent s'ajouter à celle remportée par l'espoir Amina Ferguen (bronze) au 100 mètres haies (13.87). Elle était devancée par la championne d'Afrique, la Nigériane Seun Adigun (13.14) et la Sénégalaise Gnima Faye (13.67). Pour sa part, Nadjim Manseur, qui a participé aux 1/2es finales du 800 m, a dû abandonner la course dans la seconde série, remportée par le Kenyan David Rudisha (1:46.58), devant son compatriote Alfred Kirwa (1:47.28) et le Marocain Mouhcine éliminé en 1:47.68. La perchiste algérienne Sonia Halliche a pris la quatrième place au concours du saut à la perche en franchissant 3,40 m à son deuxième essai lors de la deuxième et dernière journée des 17es championnats. Après l'or de la lanceuse sénégalaise de marteau Amy Sène, au premier jour, les deux médailles d'argent de Ndiss Kaba Badji (longueur) et Gnima Faye (100 m haies), au deuxième jour, Amy Mbacké Thiam, en terminant à la deuxième place du 400 m et Mamadou Kassé Hanne, troisième de la finale du 400 m haies ont bien négocié la journée d'hier en accédant au podium. Avec cinq médailles (1 or, 3 argent, 1 bronze), l'athlétisme sénégalais a repris sa place de leader dans l'espace francophone, à deux journées de la clôture des 17es championnats. La finale a été dominée par le Kenya qui a placé ses trois représentants sur le podium, avec à la clé le fantastique chrono de David Rudisha en 1'42”84. Ses compatriotes Alfred Kirwa (1'44”85) et Jackson Kivuva (1'45”47) complètent le palmarès. Le Sénégalais, qui a été lâché à 300 m de l'arrivée, se contente de la 6e place en 1'47”61. Le Soudanais Abubakeur Kaki, champion du monde en salle, n'a pas eu tort de déclarer forfait, tant David Rudisha a démontré qu'il est sur une autre planète. Parmi les grands moments forts de la journée du vendredi, le sacre surprenant du Libyen Mohamed Khawaja au 400 m plats en 44”98 devant le Soudanais Rabat Yousif ( 45”18) et le Congolais Gary Kikaya (45”28) qui détient le record d'Afrique de la spécialité. «C'est au photo finish que ce dernier a devancé le Kenyan Kiprotich Mutai (45”28 également). Par contre, c'est sans surprise que le Kenya a marqué sa suprématie sur 3 000 m steeple, avec un doublé sur le podium. Richard Mateelong (8'23”54), Ezekiel Kemboi (8'26”13) et l'Ethiopien Roba Gary Chubeta (8'27”15) ont été les meilleurs du jour. La championne olympique du 1 500 m, Nancy Jebet Lagat, n'a pas voulu être en reste dans cette chasse à l'or pour le Kenya, en décrochant la première place en 4'10”43 devant l'Ethiopienne Gelete Burka Bati (4'11”12) et la Marocaine Btissam Lakhouad (4'11”12). Les relais 4x100 m féminins sont revenus aux Nigérianes (43”45) devant le Cameroun (44”90) et le Ghana (45”40). Chez les hommes, c'est l'Afrique du Sud qui a décroché le titre en 39”12 devant le Nigeria (39”22) et le Ghana (39”31).»