Pour les étudiants il ne s'agit plus d'obtenir le bac mais la note et la mention sont aussi importants que le précieux sésame. Pour choisir, pardon, pour que le choix soit admis par l'ordinateur. Tous les nouveaux bacheliers sans aucune exception, même les filles de hauts fonctionnaires qui n'ont eu que dix de moyenne vous diront qu'ils feront médecine si vous leur posez la question du choix de la filière. C'est légitime mais il faut travailler dur pour choisir soi- même le métier. Par contre, l'ordinateur ne connaît pas la fille du général ou celle du wali ou le fils du colonel. Il n'y a pas de case pour cela dans les fiches de vœux. Harraoubia avait annoncé lors de la conférence de presse que «48% des nouveaux inscrits sont orientés selon leur premier choix». Ce sont quelque 113 959 nouveaux bacheliers qui ont bien travaillé et leur choix, ou vœu, a été respecté. Ces chiffres ne sont pas avancés pour étayer la bonne progression de l'enseignement secondaire mais surtout pour une meilleure évaluation globale de la préparation matérielle de la rentrée universitaire et de la prise en charge des étudiants algériens et hôtes. Ceci limite le nombre de recours. Les différentes grandes écoles nationales spécialisées, les ENS et les écoles préparatoires sont connues quoique éparpillées à travers tout le pays. Les affectations se sont faites sur la base de la moyenne et uniquement la moyenne obtenue lors des examens du bac, tenait à préciser le premier responsable du secteur, tout en étalant des chiffres comparatifs entre les deux années. Donc il fallait pour le secteur renforcer les structures d'accueil actuelles des grandes écoles et de les porter à plus de 4 500 places pédagogiques au lieu de 2 470. C'est aussi la résolution des problèmes inhérents aux inscriptions dans les filières à très forte demande. Pour rappel, c'est la première fois dans l'histoire du bac que près de 30 000 bacheliers sont des lauréats qui ont obtenu le précieux sésame avec mention et 49 d'entre eux avec mention excellent, ce qui n'est pas négligeable et dont il faut s'enorgueillir. Près de 70 000 ont opté pour les sciences médicales et 74 000 pour les écoles préparatoires. Pour encadrer convenablement ces étudiants, il a été créé 3 110 nouveaux postes budgétaires et mobilisé 40 977 enseignants, ce qui donne un enseignant pour 28 étudiants. En matière d'infrastructures pédagogiques, il est prévu pour la prochaine rentrée universitaire, la réception de 117 850 postes physiques dont 9 auditoriums et 6 bibliothèques universitaires. Ainsi la capacité d'accueil passera à 1 302 000 places pédagogiques. Pour les œuvres universitaires, le ministre a annoncé la réception de 85 530 lits et d'une cinquantaine de restaurants dont une dizaine à caractère central, alors que le nombre des résidences universitaires passera de 313 à 368. Pour contenir et prendre en charge cette marée humaine constituée de 1 200 000 étudiants lors de la prochaine rentrée, il faut des infrastructures pédagogiques et sociales, il faut des enseignants et des agents de soutien, il faut des bibliothèques et des laboratoires de recherche, il faut des bus pour le transport et des salles pour le sport, il faut aussi des médecins et des ambulances. L'équation n'est pas difficile à résoudre quand l'argent, le nerf de la guerre, ne fait pas défaut. Un million deux cent mille étudiants, c'est l'équivalent de la somme totale des populations de trente-cinq petits états qui siègent à l'ONU.