La Société générale a publié, hier, un bénéfice net multiplié par 3,5 au deuxième trimestre 2010, supérieur aux attentes, grâce à un recul de ses provisions ainsi qu'à une perte moins importante qu'attendu dans ses actifs toxiques, et elle a confirmé ses objectifs. La deuxième banque française par la capitalisation boursière, après BNP Paribas, indique avoir dégagé un résultat net de 1 084 millions d'euros pour le trimestre clos fin juin, là où le consensus réalisé par la rédaction de Reuters tablait sur un résultat à 732 millions. Ses provisions pour risque de perte sur le crédit ont reculé sur la période de 6 % mais le rythme de baisse du coût du risque est nettement plus lent que celui de certaines de ses concurrentes, ce qui témoigne d'un discours plus prudent de la SocGen sur la vigueur de la reprise économique. BNP Paribas et la banque britannique HSBC ont par exemple fait état lundi de provisions proches de leur niveau d'avant la crise. «La reprise économique qui a débuté fin 2009 se confirme, mais elle demeure fragile», souligne Frédéric Oudéa, le p-dg de la Société Générale, cité dans le communiqué. «En Europe en particulier, les perspectives de croissance restent modérées», ajoute-t-il. Pénalisée par les actifs toxiques et auteur de deux «profit warnings» sur ses comptes de 2009, la SocGen s'efforce depuis le début de l'année de convaincre le marché de sa capacité à tourner la page de la crise financière et économique et celle de l'affaire Kerviel.