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Hommage à un grand homme de lettres (II)
Centenaire de Alioune Diop, fondateur de la maison d'édition Présence Africaine
Publié dans La Nouvelle République le 08 - 08 - 2010

«Pourquoi l'art nègre se trouve-t-il au musée de l'Homme alors que l'art grec ou égyptien se trouve au Louvre ?». Afin de trouver une réponse adéquate à ce souci constant, Présence Africain finance un court métrage. «Les statues meurent aussi» en 1953. La commission cinématographique interdit ie film durant dix ans sur tout le territoire français en raison de son caractère virulent à l'aube de la décolonisation. La revue aura à plusieurs reprises des démêlés avec les autorités françaises, l'un des numéros consacré aux Antilles sera saisi en 1962 pour «atteinte à la sûreté de l'état».
Le Congrès des Ecrivains et Artistes Noirs 1956
Alioune Diop organise le «Premier congrès international des écrivains et artistes noirs», événement majeur qui aura lieu du 19 au 22 septembre 1956, dans l'amphithéâtre Descartes de la Sorbonne à Paris. Le peintre Pablo Picasso dessine l'affiche qu'il offrira aux organisateurs et mentionne dans sa dédicace «Artistes et poètes reviennent toujours au même pays natal, quelle que soit leur couleur. Salut fraternel aux Congrès des hommes de culture du Monde noir» Pablo Picasso
De nombreux écrivains et artistes y ont participé et tous les militants pour l'émancipation des cultures africaines et la libération du joug colonial, tels Bernard Dadié (Côte d'Ivoire), Mamadou Dia, Abdoulaye Wade et Cheikh Anta Diop (Sénégal) Marcelino dos Santos (Mosambique), Boubou Hama (Niger) Paul Hazoumé (Bénin), Amadou Hâmpaté Bâ (Mali), F. Oyono (Cameroun), Richard Wright (USA), Léopold Sédar Senghor, Jacques Rabemananjara. Durant cette semaine, les participants ont abordé tous les thèmes : racisme, discrimination, littérature, histoire, art, économie et politique.
La portée de cette manifestation dépasse toutes attentes. D'éminents intellectuels venus de tous les horizons Europe, Afrique, Caraïbes, Amérique consacrent ainsi les efforts de son promoteur qui qualifie cette rencontre internationale de «bandoeng culturel» faisant allusion à l'entrée du tiers-monde sur la scène politique à la suite de la Conférence de Bandoeng un an auparavant. Il s'agit ici aussi de débattre de la «crise de la culture négro-africaine».
« […] Ce jour sera marqué d'une pierre blanche. Si depuis la fin de la guerre, la rencontre de Bandoeng constitue pour les consciences non européennes l'événement le plus important, je crois pouvoir affirmer que ce premier Congrès mondial des Hommes de culture noire représentera pour nos peuples le second événement de cette décennie».
Ce premier rendez-vous culturel international des peuples colonisés pose avec acuité le problème de l'identité propre à chaque peuple condition sine qua non dans la quête pour sa liberté. A l'issue de ce Premier Congrès qui octroie un statut au monde noir, à ses cultures et civilisations, c'est la Société africaine de culture (SAC) qui voit le jour. Celle-ci a pour mission «d'unir par des liens de solidarité et d'amitié les hommes de culture du monde noir, de contribuer à la création des conditions nécessaires à l'épanouissement de leurs propres cultures» et de «coopérer au développement et à l'assainissement de la culture universelle».
Elle deviendra en 2006, la Communauté Africaine de culture (CAC), présidée par Wole Soyinka, prix Nobel de littérature.
Sur initiative de la Société Africaine de Culture, d'autres événements culturels s'enchaînent que: le Deuxième Congrès des Ecrivains et Artistes Noirs à Rome en 1959 puis trois tels festivals panafricains majeurs : le Premier Festival Mondial des Arts Nègres à Dakar en 1966, le Festival d'Alger en 1969 et celui de Lagos en 1977.
Le Festival Mondial des Arts Nègres 1966
En 1966, le Sénégal invite le monde entier au rendez-vous du «donner et recevoir» cher à son président L.S.Senghor. Alioune Diop organise avec le président Léopold Sédar Senghor, le premier Festival Mondial des Arts Nègres en 1966 à Dakar. Cette manifestation culturelle est une réponse à la question que se posaient les intellectuels Africains à l'aube de la décolonisation en rapport avec l'art.
Pourquoi cet art est-il confiné au musée de l'Homme, mettant en exergue ainsi le caractère ethnographique.
Pourquoi n'a-t-il pas sa place au Louvre comme l'art grec? Le colloque qui avait pour thème : «Fonction et signification de l'Art nègre dans la vie du Peuple et pour le Peuple» a tenté d'y répondre en réunissant des experts comme feu le père Engelbert Mveng , jésuite Camerounais. Pour le Sage de Bandiagara: «Le festival est un moment crucial pour dire,frères africains, ce que nous avons depuis toujours à dire, et qui a jamais pu franchir le seuil de nos lèvres»
Amadou Hâmpaté Bâ.
Le Festival de Lagos en 1977 a donné lieu à de nombreuses controverses. L'appelation «Festival Mondial des Arts Nègres» a été vivement critiquée par les Anglophones comme relique du passé colonial. Le terme «Nègre» a été remplacé dans l'intitulé de la conférence par «Civilisation noire et Education".
Alioune Diop et le rôle de la femme Africaine
Si les femmes sont demeurées dans l'ombre au cours de ces différentes rencontres, elles ont cependant marqué de leur empreinte leur présence. En effet, parmi celles qui ont pris part aux travaux de la première rencontre, on notait outre la présence de Mme Christiane Diop, celle de Mme Price-Mars sur la photo de famille. Moune de Rivel, chanteuse originaire de la Martinique et Joséphine Baker, la célèbre artiste des années 1930 à 1975 ont fait parvenir un message de félicitations tout comme Paulette Nardal. C'est dans cet esprit d'ouverture qu'aura lieu le colloque de la femme à Abidjan en 1972 avec comme titre : «La Civilisation de la Femme dans la tradition africaine». L'ouvrage publié est une mine d'or sur les divers aspects du rôle de la femme dans la société traditionnelle et post-indépendante.
(Suite et fin)


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