En effet, l'armée israélienne était en train de procéder à un débroussaillage afin de permettre aux caméras un champ plus large pour surveiller la résistance libanaise. En voulant déraciner un arbre qui se trouve en territoire libanais, l'armée libanaise a ouvert le feu tuant un officier supérieur de Tsahal et en blessant un autre. La riposte fut sanglante par les Israéliens qui ont employé l'artillerie lourde et des hélicoptères Apache qui ont fait trois morts dans les rangs de l'armée libanaise et parmi les civiles on déplore la mort d'un journaliste d'El-Ekhbar et deux blessés dont le cameramen de la chaîne El-Manar. Cette réplique de l'armée libanaise a quelque peu surpris l'armée israélienne qui ne s'attendait pas à un tel déluge de feu sur ses positions. Et selon les observateurs ,c'est Tsahal qui a demandé à la FINUL un cessez-le-feu pour retirer ses blessés des zones de combat. Cette agression a soulevé un tollé général dans les milieux politiques libanais et dans le monde. Cette agression a eu lieu le jour même où le Hezbollah s'apprêtait à fêter le quatrième anniversaire de la victoire de la guerre de juillet 2006. Le stade El-Raya situé dans la banlieue sud du Liban et fief du Hezbollah était déjà plein à craquer avant l'apparition du leader chiite Hassen Nasrallah. En effet, selon les premières estimations, plus de 100 000 personnes, dont le président Michel Suleimen, le représentant de Rafik Hariri en visite en Italie, Nabil Berri président de l'Assemblée nationale libanaise, Michel Aoun ainsi que les fores politiques, sociales, les représentants des différents cultes ainsi que la participation de 60 partis arabes, et 10 représentants des pays arabes. Lors de son allocution, Hassen Nasrallah, visiblement très affecté par ce qui venait d'arriver a pris la parole : «Ce quatrième anniversaire de la victoire de la guerre de 2006 a quelque peu chamboulé mon discours car je devais parler de cette victoire en premier lieu avant d'aborder les autres sujets. Aujourd'hui, je vais mettre en premier lieu les agressions consécutives de l'armée sioniste, ensuite parler de l'assassinat de Rafik Hariri et en troisième position la fête de la victoire.» Hassen Nasrallah a par la suite annoncé «que depuis 2006, l'armée israélienne a violé l'espace terrestre, aérien et maritime du Liban pendant 1 500 fois et comme toujours Tsahal fait fi de la résolution onusienne 1071». «Quand je vous dis agressions consécutives il faut savoir que l'aviation israélienne a lancé 1 800 bombes contenant 1,2 millions de bombes à fragmentation. L'artillerie a elle aussi lancé des bombes à fragmentation, ce qui augmente de beaucoup leur nombre.» «Après la fin de la guerre, hommes, femmes et enfants subissent à ce jour les conséquences de ces bombe à défragmentation qui ont fait 44 morts et 306 blessés.» Il dira ensuite :«Aucun pays au monde n'a daigné ouvrir une véritable enquête en condamnant ces agressions ni pour l'utilisation de ces armes destructrices pourtant interdites. Où est le droit international ?», s'interroge-t-il. «Aujourd'hui ,malgré l'immense douleur nous n'avons pas pris les armes laissant ainsi notre armée se défendre contre l'agresseur terroriste et qui s'est avérée une armée héroïque. Nous avons transmis un message au président Michel Suleimane que la résistance libanaise était prête à agir en conséquence si le besoin se ferait sentir. Nous étions prêts à ouvrir le feu mais heureusement la situation s'est calmée.» «Mais je tiens à avertir l'armée israélienne que dorénavant si les sionistes procèdent à une nouvelle attaque, la résistance coupera les mains des provocateurs.» Concernant le volet des communications, le leader chiite Hassen Nasrallah n'a pas omis de dénoncer les dernières arrestations d'espions à la solde d'Israël et plus précisément le dernier cas relevant de la société libanaise de télécommunication EGEVO dont son patron, un sexagénaire, a ét interpellé et jugé par la cour criminelle à la peine de mort pour espionnage au profit de l'ennemi. D'autre part, Hassen Nasrallah a déclaré «qu'un important plan d'invasion du Liban à été concocté par l'armée israélienne pour attaquer le pays». En outre, lors de son discours, le chef spirituel du Hezbollah a fait part de son étonnement des résultats de la cour internationale qui a impliqué le Hezbollah dans l'assassinat de Rafik Hariri en 2005. Ces accusations fomentées avec l'aide d'Israël et des Etats-Unis d'Amérique sont une fois de plus des calomnies pour mettre à genoux la résistance libanaise.» Hassen Nasrallah réplique : «De cette tribune, je déclare solennellement que c'est Israël et elle seule qui a assassina le chahid Rafik Hariri et pour preuve, pendant plus de cinq années nous avons réuni des documents écrits, films et audio qui prouvent directement que les sionistes ont préparé cet assassinat avec leurs valets pour créer la guerre civile au Liban. Ces preuves seront divulguées lors d'une conférence de pesse internationale que je donnerais dans les prochains jours.» Enfin, s'agissant de la guerre de 2006, Hassen Nasrallah a abondamment mis en exergue cette agression et la raclée qu'a infligée la résistance libanaise à l'une des meilleures armées du monde. «Lors de cette guerre, une délégation de pays frères a été envoyée par la Ligue arabe à New York pour arrêter cette agression. La délégation a rencontré M. Bolton qui leur a demandé l'objet de leur visite. Ces derniers étaient surpris par cette question mais ont répondu que leur mission consiste à contacter les responsables de l'administration américaine pour mettre fin à l'agression israélienne. Vous savez ce qu'a répondu M. Bolton ? «L'arrêt de cette guerre ne peut se faire qu'à deux conditions : la première supprimer le Hezbollah ou bien que ce dernier se rende avec armes et bagages ; rien que ça», s'étonne Nasrallah. «C'est vous dire qu'un grand complot se tramer pour anéantir la résistance libanaise mais grâce à Dieu, nous avons démontré au monde entier que nous sommes arrivés à mater l'armée israélienne malgré un rapport de force énorme et sommes prêt sà recommencer. Je voudrais dire aussi que la résistance libanaise a depuis toujours joué le rôle de régulateur pour ne pas brusquer les susceptibilités des politiciens et protéger le Liban uni et indéfectible et c'est cela la force de la résistance.» A la fin de son discours, Hassen Nasrallah a annoncé la visite du président iranien Ahmadinejad au Liban à la fin du mois de Ramadhan.