C'est suite à une multitude de plaintes déposées par les citoyens ayant été victimes de vols par effraction de leurs appartements que les gendarmes ont enclenché leurs investigations. La gendarmerie scientifique avait alors procédé à des relevés d'empreintes sur les lieux des cambriolages qui ont abouti à identifier un des membres du groupe de malfaiteurs. Son arrestation permettra l'interpellation des autres membres de cette bande qui a semé la terreur dans ce paisible quartier de Birkhadem. Cible de ces criminels : les couples qui travaillent. Les victimes sont alors surveillées et une fois qu'elles ont quitté leur appartement, les malfaiteurs, qui opéraient en plein jour, arrachaient les portes en fer à l'aide d'un arrache-clous ou d'une cric automobile. Pas moins de onze familles ont été victimes des agissements de ces criminels. Parmi elles, une dont la demeure a été dévalisée à deux reprises. La seconde fois, et n'ayant pas trouvé beaucoup d'objets de valeur à prendre, les criminels vont saccager l'appartement et éventrer les matelas. Un universitaire, en plus des objets de valeur qu'il avait chez lui, a vu disparaître plusieurs années de labeur : son micro-ordinateur portable qui contenait sa thèse de doctorat avait disparu. Un adolescent a failli perdre l'œil après que cette bande l'a agressé pour lui dérober son téléphone portable. Les quatre principaux accusés et trois autres individus suspectés d'être de mèche avec cette bande ont été présentés dimanche au tribunal de Saïd Hamdine à Birmandreïs. Victimes et agresseurs se sont retrouvés pendant plusieurs heures devant le juge d'instruction. Ce qui est déroutant dans cette affaire, c'est l'âge des suspects qui varie entre 16 et 18 ans. Certains sont des récidivistes. Le père d'un suspect reconnaîtra son «impuissance» à contrôler ses enfants, dont l'un est déjà en prison, tandis que le second est le principal accusé dans cette affaire. «C'est trop tard maintenant, ils se sont habitués à l'argent facile», confessera en aparté le père des deux adolescents. A les voir dans ce tribunal, on a l'impression que ces prévenus ne sont pas conscients de la gravité de leurs actes. C'est presque un jeu pour eux. En ce qui concerne les gendarmes, leur mission s'arrête au seuil du tribunal. Pour finaliser le dossier et contacter les victimes, ils ont travaillé plusieurs soirées d'affilée. La balle est maintenant dans le camp de la justice. Face à la démission des parents, elle doit éviter à ces adolescents de commettre l'irréparable : assassiner pour un simple téléphone portable. Pour ce faire, la justice doit faire preuve de fermeté tout en faisant comprendre à ces adolescents que le crime n'est pas un jeu, mais un acte grave dont il faudra payer le prix.