En marge de la 15e édition qui se tiendra du 28 octobre au 6 novembre prochain à Alger Smaïn Ameziane, commissaire du Sila, a bien voulu se livrer à un jeu de questions-réponses avec les medias algériens à la Bibliothèque nationale d'Algérie. A cette occasion, à propos de la participation des éditeurs égyptiens à ce Salon, il dira en toute liberté : «Ma conscience ne me permet pas d'inviter les Egyptiens, aujourd'hui, bien que parmi eux, il y avait des amis. C'est par respect au peuple algérien et aux gens qui ont été maltraités au Caire, lors de la rencontre entre l'équipe nationale de football et son homologue égyptienne que cette décision a été prise, le contraire aurait été de la pure provocation…» Allant plus loin dans ses propos, il ajoutera : « En ma qualité de commissaire du Salon, je n'investirai pas un centime pour leur sécurité, ni dans la sécurité de leurs biens.» Le livre égyptien a, donc, un carton rouge, et il ne fera pas partie de ceux qui accordent du sens et de l'intelligence aux écrits, donc à la culture. Il ajoute : «Le commissariat est souverain ! Il invite qui il veut. Et quand vous n'êtes pas invité à une fête, vous n'allez pas vous imposer quand même», a-t-il lâché. Il confirme par la suite avoir reçu un courrier envoyé par l'Union des éditeurs égyptiens pour s'inscrire à l'édition 2010 du Salon international du livre d'Alger. Mais il affirmera : «Je n'ai pas répondu au courrier de l'Union des éditeurs égyptiens ! Les réactions que suscitera cette décision dans le milieu de l'édition en Egypte ne m'intéressent pas . Il y a près de deux jours, le président de l'Institution générale égyptienne du livre, Mohamed Saber Arab, dans une intervention au quotidien égyptien, El Yaoum 7 (Le septième jour) a déclaré que son pays tient toujours à participer à la 15e édition du Salon international du livre d'Alger. «C'est Mohamed Saber Arab, en sa qualité de président de l'Institution générale égyptienne du livre, qui annonce que le ministère de la Culture égyptien fera tout pour une participation à la 15e édition du livre qui se tiendra du 28 octobre au 6 novembre prochain.» Cependant, la chose ne semble pas mettre à mal la quiétude des organisateurs de ce rendez-vous culturel : « C'est le dernier de mes soucis. Je n'ai jamais eu affaire à cette institution. D'habitude, je travaille avec les Unions des éditeurs de chaque pays…», a lancé Smaïn Ameziane. «Les éditeurs égyptiens auraient pu réagir plus tôt… voire pendant les événements. Ce qu'on a vu dans tous les médias, ce sont des gens et des intellectuels qui nous ont traités de tous les noms. C'est pas nous qui avions allumé le feu. Pour ma part, je respecte mon peuple, je n'ai pas à le provoquer. Nos joueurs à l'étranger, c'est notre porte-drapeau, on a touché à un drapeau», a-t-il ajouté.