Sans l'appui du Soudan, des attaques sur Ndjamena ne paraissent plus possibles dans l'immédiat. En effet, depuis le 15 janvier 2010, date d'un nouvel accord de non-agression entre les deux pays, Ndjamena et Khartoum ont procédé à quelques échanges diplomatiques : le président tchadien Idriss Déby s'est rendu le 8 février dans la capitale soudanaise. Une première depuis le début de la crise. Le chef de l'Etat soudanais, Omar El-Béchir, réélu en avril dernier, était à Ndjamena, le 20 juillet. Le Tchad, signataire du Traité de Rome instituant la Cour pénale internationale, a refusé d'arrêter Omar El-Béchir, poursuivi par la CPI pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide au Darfour. Dans l'intervalle, les deux pays ont expulsé les dirigeants des mouvements rebelles, qui avaient trouvé refuge de part et d'autre de la frontière tchado-soudanaise. Les troupes rebelles tchadiennes sont aujourd'hui cantonnées au Darfour et leurs chefs sont à Doha, au Qatar. L'émir du Qatar est également médiateur dans la crise au Darfour et accueille sur son sol bon nombre de chefs rebelles darfouri. Le président Idriss Déby a obtenu une modification de la Constitution en 2005 qui a, notamment, supprimé la limitation du nombre de mandats pour le chef de l'Etat. Il briguera, donc, un quatrième mandat en 2011.