Samedi 7 août, Beni Ksila a été le théâtre d'un accrochage entre les forces de l'ANP et un groupe de terroristes faisant un mort parmi les militaires et un autre parmi les terroristes. Mais malgré ce genre d'événements sécuritaires, qui restent tout de même rares, le littoral qui va d'Azeffoun jusqu'à Béjaïa reste très fréquenté durant cette saison estivale. Saket, localité de la wilaya de Béjaïa oû un important investissement hôtelier est en voie d'achèvement. Puis, la plage de Boulimat et le boom immobilier qui la caractérise. Et enfin, le Parc national de Gouraya. Ce dernier s'étend sur une superficie de mille hectares de forêt. Le parc a été reconnu réserve de biosphère par l'Unesco en 2004. Pourtant, cette classification n'a pas entraîné la délocalisation de la décharge publique qui le défigure. En empruntant la RN 24 qui monte les 660 mètres du mont Gouraya, nous sommes traumatisés par les fumées que dégage la décharge publique de la ville de Béjaïa. A notre droite, nous sommes accueillis par une pancarte de l'administration du Parc national qui nous avertit que toute chasse des animaux sauvages du parc est interdite. Ridicule, pour préserver les animaux sauvages il faudrait avant tout préserver la terre sur laquelle ils vivent. Plus grave encore, sur la falaise et en bordure de la route, certains déversent les déchets loin de la décharge. Des déchets qui facilitent les feux de forêts durant la saison estivale. Gouraya, un superbe paysage aux grandes potentialités touristiques gravement défiguré par les hommes. On se demande qui a décidé un jour d'installer une décharge publique à quelques mètres des falaises qui plongent en cascade dans la mer Méditerranée. Et qui sont ces responsables qui ont décidé de faire d'un parc protégé par décret présidentiel depuis 1984 une décharge publique ? Même constat sur la route nationale qui relie la commune de Souk El-Tenine à Kherrata. Nous quittons la mer pour pénétrer le pays profond, les gorges de Kherrata. Les bordures de la route sont jonchées de détritus, bouteilles en plastique, cannettes et bouteilles de bière. Au fond, le lit de la rivière qui, malgré la canicule, l'eau coule en abondance. Certaines communes jettent carrément leurs déchets dans les ravins et les incinèrent en plein air. Au sommet d'une montagne, un incendie de forêt couve. Plusieurs kilomètres plus loin la ville de Kherrata et ses gorges. Les fameux tunnels de cette route sont chargés de gaz carboniques conséquences d'un intense trafic routier des poids lourds qui se déroule entre le port de Béjaïa et la ville de Sétif. Et puis, il y a ces magnifiques gorges de Kherrata que longent l'ancienne route. Enfin, le barrage d'Ighil Emda d'une capacité de 154 millions de mètres cube. C'est l'un des rares barrages en Algérie qui sert à la production d'électricité. Le voyage qui nous a menés d'Alger jusqu'à Kherrata en passant par Azeffoun et Béjaïa nous nous a permis de découvrir les richesses naturelles et touristiques de l'Algérie qui feraient pâlir de jalousie plus d'un pays méditerranéen. Et pourtant, ces magnifiques paysages sont quotidiennement agressés par l'homme et dans l'indifférence la plus totale des autorités. Tout au long de ce trajet, nous n'avons vu aucun panneau appelant les citoyens au civisme et à ne pas jeter leurs déchets n'importe où. Aussi, nous n'avons aucune poubelle installée tout au long de l'itinéraire. Aucune politique de développement du tourisme dans notre pays ne pourrait se faire sans une prise en charge sérieuse des problèmes liés à l'environnement. (Suite et fin)