La relance des négociations directes entre l'Autorité palestinienne et Israël supposée être le couronnement des négociations dites de proximité sous la médiation américaine verra le retour au devant de la scène du rôle du Quartette. Regroupant les Etats-Unis, l'Union européenne, la Russie et les Nations unies, la déclaration en voie d'être publiée par le Quartette fixera les principes régissant le futur processus de paix entre Palestiniens et Israéliens. Une déclaration qui constituera le cadre pour la relance et la tenue des négociations directes. Israël qui a exprimé ses appréhensions quant au contenu de la déclaration a estimé qu'il appartient aux Etats-Unis de définir les bases des négociations et non au Quartette au vu du rôle joué dans les négociations dites de proximité. Des craintes, visant la surenchère politique, qui ne constituent nullement l'obstacle aux appétits israéliens pour la tenue des négociations directes et de surcroît autour d'un cadre fixé par le Quartette. Pour sa part, l'Autorité palestinienne qui a exhorté le Quartette pour la paix au Moyen-Orient à définir une référence pour la tenue des négociations directes avec Israël montre l'échec du médiateur américain George Mitchell dans sa mission si ce n'est la conjoncture nécessaire par ce passage, d'autant plus que la suspension des négociations entre l'Autorité palestinienne et les Israéliens a été en réaction à l'agression israélienne barbare contre Ghaza, fin 2008 et début 2009. Membre du Comité exécutif de l'Organisation de la Libération de la Palestine, Yasser Abd-Rabbo a indiqué pour sa part qu'Israël «impose délibérément des préalables sur les négociations de paix» en référence au rejet annoncé par Israël de la déclaration du Quartette. «L'annonce du gouvernement israélien qu'il rejette d'avance un communiqué du Quartette avant même qu'il soit publié démontre qu'il rejette un processus de paix sérieux», a affirmé Saâb Erikat, le chef négociateur palestinien. Cela dit, il est à noter que l'illégalité des colonies et l'arrêt de la poursuite de la construction d'autres constituent certes les conditions de la partie palestinienne pour aller vers des négociations directes. Mais du côté du Quartette, on évoque le démantèlement des colonies sans aucune référence à leur illégalité, ce qui conforte Israël dans sa politique sioniste expansionniste. Par ailleurs, le rôle de l'ONU au sein du Quartette est sujet de moult interrogations au vu de son inertie dans la promotion des voies et des mécanismes pour conduire Israël à respecter le droit international, les conventions et les résolutions en vigueur. Les négociations dites de proximité lancées mai dernier sous médiation américaine en la personne de George Mitchell n'enregistrant aucune avancée concrète, des interrogations sur la portée des négociations directes s'élèvent et ce, depuis l'appel du président américain à la tenue en urgence de ces pourparlers directs. Par ailleurs, si Israël entretient de la surenchère politique pour la tenue des négociations directes avec les Palestiniens, sa disponibilité à tenir ces pourparlers directs a été souligné auparavant. Il est à prévoir que la réaction d'Israël vis-à-vis du Quartette n'est qu'un épisode sans conséquences sur les attentes de ces négociations directes. Des conséquences à craindre du côté palestinien dans cette nouvelle phase qui se dessine sur fond de la dure réalité palestinienne en Cisjordanie, à Al-Qods occupée, à Ghaza et dans les camps des réfugiés palestiniens. Les fractions palestiniennes ont à partir de Damas, dimanche, averti quant aux conséquences des manœuvres portées par le processus des négociations de proximité ou directes.