A 11h15, Deutsche Bank perdait 5,2 % après les informations obtenues par Reuters de deux sources selon lesquelles le premier groupe bancaire allemand pourrait tenter de lever jusqu'à neuf milliards d'euros. Au même moment, l'indice paneuropéen Stoxx 600 du secteur abandonnait 0,54 %. A Paris, Crédit agricole abandonnait 2,15 % tandis que BNP Paribas et Société générale cédaient 0,2 %. Ailleurs en Europe, Barclays baissait de 0,28 %, UBS 0,33 % et UniCredit 1,36 %. Le projet de Deutsche Bank, s'il se concrétisait, permettrait aussi au groupe de renforcer son bilan tout en augmentant son trésor de guerre en vue d'opérations de croissance externe. Les deux sources ont expliqué que cela pourrait notamment permettre à Deutsche Bank d'augmenter sa participation dans Deutsche Postbank. Les projets de Deutsche Bank ne sont pas encore formalisés mais une telle initiative pourrait lui permettre de solliciter les investisseurs avec une avance sur ses concurrents. «Cela renforce les inquiétudes concernant la santé des institutions financières européennes», estime Close Brothers Seydler dans une note à ses clients. «Finalement, on commence à avoir plus de visibilité sur le ratio de solvabilité exigé par le Comité de Bâle, sur sa méthodologie de calcul et son calibrage», estime Alex Koagne, analyste chez Natixis Securities. «On n'est plus dans l'incertitude dans laquelle on était il y a encore six mois.» «Avec cette meilleure visibilité, la Deutsche Bank a pu calibrer au mieux ses besoins de fonds propres"» dit-il, rappelant que la banque allemande n'a procédé à aucune augmentation de capital depuis le début de la crise, à la différence de nombreux autres établissements bancaires européens. En France, Société générale et BPCE, maison mère de Natixis, n'ont pas souhaité faire de commentaires sur d'éventuelles augmentations de capital. BNP Paribas et Crédit agricole quant à eux n'étaient pas joignables. Meilleure visibilité sur bâle III Des parlementaires allemands ont indiqué cette semaine que Jürgen Starck, l'un des membres du directoire de la Banque centrale européenne, jugeait les banques allemandes sous-capitalisées. Mercredi, Franz-Christoph Zeitler, vice-président de la Bundesbank, a déclaré que des appels au marché seraient nécessaires une fois adoptées les nouvelles règles prudentielles en matière de fonds propres. Selon la fédération bancaire allemande, les 10 premières banques du pays pourraient avoir besoin de lever 105 milliards d'euros de capitaux frais pour respecter les nouvelles règles de Bâle III, qui devraient être adoptées ce week-end. La Fédération bancaire française (FBF) reconnaît aussi que les grandes banques internationales devront lancer des augmentations de capital si le Comité de Bâle retient finalement des ratios de solvabilité très élevés. «Si (le ratio de solvabilité) est très élevé, il est vraisemblable que toutes les banques au niveau international devront renforcer leurs fonds propres», a déclaré à Reuters une porte-parole de la FBF.